/opinion/blogs/columnists
Publicité

Le PLQ est nationaliste, les libéraux ne le sont pas



Les Libéraux n’ont pas l’habitude de mener de grandes réflexions et introspections sur ce qu’ils sont et ce qu’ils ont à proposer. On a d’ailleurs pu percevoir ce malaise durant le conseil général de la semaine dernière. On ne sait pas pourquoi les militants étaient rassemblés puisqu’il n’y a eu ni débat sur des résolutions, ni présentation des conclusions du comité Pratte-Cadet, ni dévoilement des règles de la prochaine course au leadership. Rien. C’est donc dans les couloirs du conseil général, plutôt que dans la salle principale, que les échanges les plus intéressants ont eu lieu. 

Le Parti libéral du Québec, ses députés et ses militants semblent mal à l’aise avec le nationalisme. C’est comme une patate chaude qu’ils se passent de main en main, cherchant à ne pas trop se brûler en la manipulant. Or, ils n’ont qu’à replonger dans les livres d’histoire pour voir comment les libéraux d’antan étaient de fiers nationalistes québécois, sans diluer en rien leur attachement aux valeurs libérales. Le nationalisme était alors embrassé, assumé et source de fierté.

En effet, le nationalisme québécois s’est exprimé au sein des troupes libérales dans les orientations sociales et économiques. «Maîtres chez nous», c’est ce qu’avait clairement déclaré le très libéral Jean Lesage et son équipe du tonnerre. Robert Bourassa, un autre libéral, a ajouté, en 1990, soit après l’accord du lac Meech: «Quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, le Québec est, aujourd’hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d’assumer son destin et son développement». Le nationalisme s’est aussi exprimé par des actions et des accomplissements bien concrets, sur le plan identitaire, notamment en 1974, lorsque le français a été proclamé comme langue officielle du Québec, ou lorsque la Charte des droits et libertés de la personne a été adoptée, en 1975.

  • Écoutez la rencontre Montpetit- Fortin diffusée chaque jour en direct 13 h 55 via QUB radio :

La longue marche de la laïcité de notre nation ne date pas des derniers débats déchirants. C’est bien un gouvernement libéral qui a commandé le rapport Parent qui a mené à la création du ministère de l’Éducation et donc de la sécularisation (laïcisation) de notre réseau d’éducation en retirant ces responsabilités à l’Église. Ce changement majeur fait suite à des débats ayant secoué le Québec durant les années 50, où on s’inquiétait de la sous-scolarisation des francophones, des Canadiens français, et de l’impact que cela pourrait avoir sur l’identité québécoise.

Comme quoi les libéraux pouvaient parler identité et défense de la langue française sans avoir des sueurs froides dans le dos et en s’assumant pleinement.

Économiquement, le PLQ a mené de grands chantiers qui ont permis au Québec de se développer à vitesse grand V. La nationalisation de l’hydroélectricité est en ce sens le meilleur exemple de nationalisme économique.

Aujourd’hui, le PLQ n’est pas l’ombre de lui-même. Les partis adverses ont réussi à lui apposer l’étiquette d’ennemi au nationalisme québécois et de faire oublier ses accomplissements. En même temps, les libéraux d’aujourd’hui leur ont ouvert les portes bien grandes en étant timides sur les propositions sociales et économiques, en étant absents des grands débats de société et en se cachant derrière le fédéralisme comme si celui-ci résumait toute son identité et son positionnement. Or, le PLQ a été fondé bien avant la naissance du mouvement souverainiste.

Les libéraux d’aujourd’hui n’ont pas trahi les Québécois. Ils n’ont pas trahi les francophones, quoi qu’on dise où qu’on fasse. Ils ont avant tout trahi Bourassa, Lesage et le leg de bien d’autres fiers nationalistes québécois libéraux.







Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.