Une mère et ses trois fils
Tremblay

Personne n’a été surpris en voyant Wilkens Mathieu aussi à l’aise et brillant lors de la conférence de presse hier au Casino.
«Personne» étant évidemment sa mère Marie-Josée, sa productrice, ses deux frères, son coach Mike Moffa et Camille Estephan, le président de la compagnie.
«Personne» aurait pu comprendre le vieux pirate Jeff Fillion qui a reçu le grand garçon de 18 ans à son émission vendredi dernier ou Dany Houle et Josey Arsenault de Radio X qui l’ont accueilli en studio sur la Grande Allée.
Vous l’invitez pour dix minutes et quand il dépose ses écouteurs après une demi-heure, vous en redemanderiez.
LES TROIS FRÈRES
Ils sont trois frères. Lexson, un très beau prospect qui a brisé le cœur de son promoteur quand il est parti un an en Thaïlande pendant la pandémie, s’est laissé pousser les cheveux jusqu’aux épaules et a vite compris comment fonctionnait la cryptomonnaie. Quand la saison des pluies a pris fin, Lexson était millionnaire et plus. Et le goût de la boxe qu’il pratiquait pour savoir ce qu’était au juste le feeling de monter dans un ring et de se mesurer à un coriace adversaire, lui était passé. Neuf combats, neuf victoires. En tout, 25 rounds. Son surnom était The Next. C’est vous dire à quel point, il était doué.
Le troisième frère, Kensley Mathieu, aurait pu devenir pro lui aussi. Mais il est allé rejoindre son frère en Thaïlande... et lui aussi a compris comment fonctionnait la cryptomonnaie.
Vendredi, jeunes et beaux dans leur complet d’hommes d’affaires, ils ont accompagné leur petit frère partout où il est allé. Sauf que le pirate a été conquis quand Wilkens a expliqué qu’il avait vite saisi que l’école préparait les jeunes à être de bons employés et que lui, grâce à sa passion pour la boxe, aurait toutes les chances devant lui pour entreprendre une autre carrière quand le temps serait venu.
REDONNER LE GOÛT DE LA VIE
Mike Moffa est un vétéran coach de boxe. Il a formé des internationaux comme Dierry Jean, Ariane Fortin ou Ghislain Maduma. Et il le raconte avec une vive émotion et des larmes aux yeux. «Tout allait mal dans ma vie personnelle, tout était noir. Et c’est ce grand garçon, intelligent et sensible qui m’a redonné le goût de la boxe. Et le goût de la vie. J’ai essayé de le guider, de le former mais c’était déjà une belle tête de jeune homme», raconte Moffa dans son français cassé à l’italien. Si charmant.
«Notre père était champion du monde de karaté. Nous avons de bons gènes. Les arts martiaux nous ont permis d’acquérir la fluidité dans notre boxe», explique Wilkens.
Et quand il raconte comment sa mère Marie-Josée a fait le reste du travail, c’est touchant et émouvant. À trente ans, Marie-Josée Jobidon, mère monoparentale de trois jeunes garçons, est retournée à l’université et a fait son Droit. Puis passé l’examen d’admission au Barreau pour devenir avocate. Aujourd’hui, Me Jobidon, criminaliste pour la défense, est une adversaire très redoutée devant un juge.
C’est évident qu’elle a poussé ses gaillards à poursuivre de longues études. Mais ils rayonnent d’une telle confiance devant la vie qu’ils sourient quand ils rappellent les conseils de maman. «Je suis venu en appartement à Montréal quand j’avais 15 ans. La boxe était mon Plan A. Je n’ai jamais eu de Plan B. C’est ma passion avec la pêche que je pratique chez mon grand-père à Shawinigan. Mais je suis un passionné de la boxe», assure Wilkens.
Et ses frères, protecteurs de tous les instants, sont là pour veiller sur ses intérêts.
AU CASINO ET AU CENTRE VIDÉOTRON
Wilkens Mathieu va se battre au Casino de Montréal le 1er juin. Mais il a encore plus hâte de se retrouver au Centre Vidéotron le 19 août dans la carte du combat entre Artur Beterbiev et Callum Smith. «Je suis un gars de Québec. Le Centre Vidéotron. Wow!» dit-il en souriant.
Il n’est pas le seul. Hier à 16 h, 2980 billets avaient été vendus. La transaction complétée et plus de 350 000 $ déjà en caisse. On a ajouté 120 billets sur le parterre qui était déjà sold-out. Et on étudie présentement une nouvelle configuration pour le Centre Vidéotron.
Sans que le ring ne change de place pour protéger ceux qui ont déjà acheté leurs billets.
Un beau problème.