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Coupe Stanley: une finale digne d’un film

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Il ne faut pas mésestimer le gardien méconnu des Golden Knights, Adin Hill. Photo AFP


Certains se moquent d’une finale de la Coupe Stanley entre les Panthers de la Floride et les Golden Knights de Vegas, mais il y a de quoi faire un film de Hollywood avec ce scénario imprévu. 

D’accord, Miami et Las Vegas, ce ne sont pas les marchés de New York, de Los Angeles ou de Toronto, mais il y a tellement de petites histoires dans ce duel historique qu’on peut en faire un grand film. 

Contrairement à plusieurs, je ne crois pas que le commissaire de la LNH, Gary Bettman, soit déçu. Les Golden Knights, c’est son petit bébé et ce qui se passe en Floride, présentement, est exceptionnel. En plus des Panthers, le Heat de Miami se retrouve en finale de la NBA après une série excitante contre les Celtics
de Boston. 

Il y a vraiment de l’électricité dans l’air floridien et c’est excellent pour le hockey, d’autant plus que, pour la première fois depuis 1993, les Panthers misent sur un joueur qui attire tous les projecteurs en Matthew Tkachuk. 

Pour l’instant, il est mon favori pour gagner le trophée Conn-Smythe, remis au joueur le plus utile des séries éliminatoires. C’est incroyable, ce qu’il accomplit, et je ne parle pas seulement de ses quatre buts gagnants, dont trois en prolongation.  

Son leadership et sa personnalité font de lui un ambassadeur extraordinaire et d’une certaine façon, il fascine les gens ici, un peu comme Wayne Gretzky l’avait fait à son arrivée à Los Angeles en 1988. Comprenez-moi bien: je ne le compare nullement à Gretzky comme joueur, mais le charisme de Tkachuk est indéniable. 

Tkachuk et les mégastars 

Les mégavedettes Charles Barkley et Shaquille O’Neal l’ont même invité à l’Aréna Miami-Dade pour qu’il commente à la télévision de TNT, samedi, le sixième match entre le Heat et les Celtics. 

Le fait que les Panthers aient éliminé les Bruins n’était pas étranger à cette décision, mais ça prenait une vraie personnalité pour s’asseoir avec ces gars-là.  

De quoi réjouir Bettman et ça démontre à quel point, à sa première saison en Floride, Tkachuk est devenu l’image de cette formation. 

C’est peut-être lui qui va faire passer la rivalité entre les Panthers et le Lightning de Tampa Bay à un autre niveau, mais il a cependant d’autres chats à fouetter présentement.

L’increvable Marchessault

Parmi les autres histoires fascinantes de cette série finale, il y a celle du joueur le plus utile des Golden Knights, Jonathan Marchessault, un joueur complet et une petite peste à sa façon. Il n’a jamais digéré que les Panthers le laissent partir en 2017 après une saison de 30 buts et il pourrait bien venir hanter son
ancienne équipe. 

Évidemment, les gardiens sont toujours à l’avant-plan dans une série finale et quel contraste, cette fois-ci ! D’un côté, le gardien à 70 millions, Sergei Bobrovsky, qui est en feu, mais qui a beaucoup à se faire pardonner. De l’autre, Adin Hill, un auxiliaire de carrière qui était devenu le quatrième gardien des Golden Knights, mais qui fait du bon boulot. 

La pression sur Bobrovsky

Hill, qui sera joueur autonome cet été, a tout à gagner dans cette finale. S’il mène Vegas à la coupe, il pourrait obtenir le contrat de sa vie. À l’inverse, Bobrovsky a tout à perdre. Bon, sa fortune est bien en sécurité, mais sa réputation l’est moins. Malgré son excellent travail dans les dernières séries, s’il perd la finale contre un gardien méconnu comme Hill, ça va lui coller à la peau.  

Pour la première fois en quatre ans, il a la tribune pour prouver qu’il vaut vraiment 70 millions et il n’a pas le droit de rater son coup, d’autant moins qu’on a affaire à deux équipes équilibrées roulant à quatre trios. Le tout risque de se jouer devant le filet et je crois que l’on assistera à une grande finale.

– Propos recueillis par Gilles Moffet

Entrefilets 

Montréal et la Floride  

Honnêtement, je ne sais pas comment Sergei Bobrovsky aurait survécu pendant quatre ans dans un marché comme Montréal, Toronto ou New York avec ses contre-performances répétitives. Il se serait fait huer à chaque match, mais en Floride, on pardonne plus facilement. Là, il a une chance en or de passer à l’histoire, mais il ne doit surtout pas croire que son vis-à-vis, Adin Hill, ne sera pas à la hauteur. Les Oilers et les Stars ont peut-être mésestimé l’éternel auxiliaire de 27 ans. Imaginez les réactions si Carey Price perdait une finale contre Hill. Bobrovsky se retrouve dans ce genre de situation. 


Cadeau empoisonné

Le fait d’avoir balayé les Hurricanes de la Caroline en quatre matchs est peut-être un cadeau empoisonné pour les Panthers. Lorsqu’ils reprendront le collier à Las Vegas, samedi, ils auront eu 11 jours de repos. C’est beaucoup et ce sera difficile de redémarrer la machine. Je suis certain que l’entraîneur Paul Maurice fait tout ce qu’il peut pour maintenir le focus, mais, croyez-moi, on peut décrocher facilement du hockey en Floride. Malgré tout, je prédis une victoire à l’arraché des Panthers. Si Sergei Bobrovsky joue comme il l’a fait contre les Leafs et les Hurricanes, les Golden Knights ne marqueront pas beaucoup de buts. D’un autre côté, les Knights ont l’avantage de la patinoire et c’est très intimidant de jouer là-bas. 


Montembeault numéro un 

Avec la conquête de la médaille d’or faite par Samuel Montembeault avec Équipe Canada au Championnat du monde, ça vient de confirmer qu’il progresse toujours et que c’est maintenant lui, le gardien numéro un du Canadien. On connaît les limites de Jake Allen, alors que Montembeault poursuit son ascension. Cette fois, il vient de prouver qu’il était capable de faire les gros arrêts dans des moments importants, et sa réputation y gagne. Il y a beaucoup de joueurs de la LNH dans ce tournoi et ils ont tous vu ça. Ça va l’aider dans ses négociations futures et ça va peut-être lui ouvrir des portes plus tard. Un vétéran comme Tyler Toffoli, par exemple, pourrait se faire demander par son DG ce qu’il pense de Montembeault et sa réponse positive pourrait se traduire par une proposition de contrat ou d’échange. En passant, mes félicitations à l’entraîneur-chef André Tourigny et à son adjoint, Alex Tanguay, mon ancien coéquipier. 

 







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