Décès de Doris Labonté: «Une grande page de notre histoire qui se tourne»
Figure marquante de l’histoire de l’Océanic de Rimouski qu’il a conduit à son seul titre de la Coupe Memorial en 2000, Doris Labonté est décédé, jeudi matin, à l’âge de 69 ans après un long combat contre le cancer.
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Le 16 mai, Labonté avait partagé avec mon collègue Kevin Dubé sa décision de mettre fin à ses traitements. En compagnie d’Alexandre Tanguay, il avait assisté au match 5 de la finale de la LHJMQ entre les Remparts de Québec et les Mooseheads de Halifax trois jours plus tard.
Passionné du hockey et amoureux de sa région, Labonté a laissé un legs important dans le Bas Saint-Laurent où personne ne l’avait oublié même s’il avait dirigé son dernier match en mars 2007.
Le 8 avril 2022, il avait été honoré par l’Océanic, et sa bannière s’est retrouvée dans les hauteurs du Colisée Financière Sun Life en compagnie de la bannière de celui qu’il considérait comme son mentor, Maurice Tanguay, qui est décédé en février 2021.
«C’est une grande page de notre histoire qui se tourne aujourd’hui, a illustré le copropriétaire Alexandre Tanguay, petit fils de Maurice. Il a eu tellement un grand impact sur l’organisation et la région. Quand nous avons appris la nouvelle, ce fut un choc pour les gens qui l’ont côtoyé et nous sommes tristes. Connaissant Doris, il voudrait toutefois qu’on se souvienne des bons moments.»
«Nous avons eu de belles discussions jusqu’à la fin, notamment au sujet de mon grand-père, de poursuivre Tanguay. Les deux ont développé une relation qui a marqué leur vie respective et qui transcendait le sport. Au Centre Vidéotron pour la 5e partie Remparts-Mooseheads, Doris avait encore un moral extraordinaire et tu voyais la passion dans ses yeux quand il regardait le match.»
«Relation de vie»
Donald Dufresne est un ami proche de Labonté qu’il a connu quand il jouait dans les rangs pee-wee et dont les chemins ont toujours été liés de près. «C’est une relation de vie que nous avons développée, a résumé l’ancien arrière des Canadiens de Montréal et adjoint avec l’Océanic. Dans la catégorie pee-wee, Doris avait fait un échange et je m’étais ramassé dans son équipe afin de participer au Tournoi international de Québec. Quand j’ai pris ma retraite, c’est lui qui m’a donné ma première opportunité comme entraîneur et il m’a ouvert les portes de l’Océanic.»
Triste du départ de son ami, Dufresne avait une grande pensée pour les proches de Labonté. «Mes pensées vont pour «sa» Martine, sa mère et ses frères, a-t-il exprimé. Doris a été une personne importante dans ma vie et une personne qui a eu un gros impact dans le Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie. Il y avait un grand sentiment d’attachement à l’endroit de Doris parce que c’était un gars très humain et très impliqué.»
Des souvenirs impérissables
Adjoint en compagnie de Dufresne lors de la conquête de la Coupe Memorial en 2000, Guylain Raymond chérira pour toujours les moments quand l’Océanic s’est arrêté en Gaspésie au retour de Halifax pour partager la conquête avec les partisans massés le long de la route.
«Doris voulait que les gens voient la coupe parce qu’on l’avait gagnée ensemble, a raconté Raymond. C’était l’euphorie. À l’époque, le gaz était à 0,44$ et il y avait 6000 personnes dans le Colisée. Il avait la région à cœur et il fut un modèle pour moi, mais aussi pour toute l’organisation. J’espère que la Ville de Rimouski va réfléchir à la façon qu’elle va honorer Doris.»
Tout comme Dufresne, Raymond a obtenu sa première chance de Labonté. «Je vivais des moments difficiles sur le plan familial avec l’assassinat de ma sœur sur la plage à Maria en 1996, et Doris m’avait embauché comme adjoint en 1997. Tous ces moments passés ensemble m’ont aidé à oublier mes ennuis personnels.»
Lors de l’hommage à Labonté en avril 2022, Raymond avait eu l’occasion de s’asseoir en tête à tête avec son «modèle». «Dans les bureaux de l’équipe, on a parlé 90 minutes ensemble et on s’est rappelé les bons moments.»
Un homme authentique
Chaperon de Sidney Crosby pendant ses deux saisons à Rimouski parce que les demandes médiatiques étaient fort nombreuses, Yannick Dumais a travaillé de nombreuses années avec l’entraîneur le plus titré de l’histoire de l’Océanic. «Il portait bien son nom de Labonté. Il était très humain, près des gens, respectueux et authentique. C’est pourquoi il est resté dans la mémoire des gens et que son legs est aussi important. Quand tu étais dans son équipe, il te défendait bec et ongles.»
Même s’il n’était pas dans sa garde rapprochée, Serge Beausoleil a perçu pendant ses 12 années à la barre de l’équipe l’empreinte laissée par Labonté. «Son legs était palpable partout dans la région. C’est une grande perte pour l’équipe, l’organisation et le Québec au complet.»