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Drainville a raison de résister au corporatisme en éducation

Drainville a raison de résister au corporatisme en éducation
Photo d'archives, Stevens LeBlanc


Bernard Drainville a raison de résister au lobby des facultés d’éducation qui voudraient avoir le monopole de la formation des professeurs.  

Qu’est-ce qu’un bon professeur? Vaste question. Un professeur qui est apprécié à l’université ne le sera pas nécessairement au collégial, au secondaire ou au primaire, et réciproquement.

Comme dans toutes les professions, être un bon professeur veut d’abord dire être doué. Certaines personnes sont extrêmement douées pour enseigner, d’autres moyennement et certaines, pas du tout.

Les personnes douées pour enseigner n’ont pas besoin de cours universitaire en enseignement, surtout si elles possèdent déjà un diplôme universitaire.

Il n’y rien de répréhensible à ce que des professeurs très douées ne possèdent qu’un DEC, s’ils enseignent au niveau primaire.

Les gens doués pour enseigner savent intuitivement comment enseigner, comment se sortir de situations délicates avec les élèves, comment les faire progresser. Ils cherchent à s’améliorer. Ils sont pleins de ressources et d’imagination face à leur classe. Ils savent s’adapter à chaque groupe.

Les gens moyennement doués peuvent bénéficier de cours en éducation. Ceux qui ne sont pas du tout doués devraient quitter l’enseignement. Nous avons tous subi des professeurs qui avaient reçu leur brevet d’enseignement, mais qui n’auraient jamais dû se retrouver face à une classe.

Corporatisme transformé en doctrine

Un des problèmes des facultés de l’éducation est qu’elles supposent que posséder le diplôme de quatre ans qu’elles proposent rend ipso facto compétent pour enseigner. À contrario, elles estiment que sans leur diplôme, personne ne devrait enseigner.

C’est du pur corporatisme. Les facultés de l’éducation tiennent en otage les écoles primaires et secondaires du Québec. Le même phénomène existe ailleurs dans le monde.

En fait, les facultés de l’éducation devraient surtout former les enseignants du niveau primaire. Elles devraient se contenter de dispenser quelques cours de pédagogie à ceux qui se destinent à l’enseignement au secondaire.

Les professeurs des facultés de l’éducation le savent tellement que beaucoup soutiennent hypocritement que les connaissances n’ont aucune importance. Peur eux, un professeur diplômé de leur faculté devrait pourvoir enseigner n’importe quelle matière à n’importe quel niveau. Du corporatisme transformé en doctrine.

Importance des connaissances

Pourtant, les connaissances ont une importance cruciale dans les cours. Bien souvent, un professeur perd l’attention de sa classe parce que ses élèves s’ennuient. Pourquoi s’ennuient-ils? Parce que les connaissances du minable programme du ministère de l’Éducation ont été assimilées et que le professeur, plutôt que d’aller plus loin, multiplie les exercices inutiles.

C’est qu’il est très difficile d’approfondir au-delà des programmes les contenus en français, en sciences ou en mathématique, à moins de posséder un baccalauréat dans ces matières ou d’être un professeur doué. Au secondaire, les simples baccalauréats en éducation ne font pas le poids, sauf, encore une fois, pour les enseignants doués.

Pour le bien des élèves, Bernard Drainville doit continuer à résister aux lobbies des facultés de l’éducation. Un corps professoral issu de multiples formations universitaires ne peut que bonifier l’enseignement au Québec.







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