/lifestyle/columnists
Publicité

Comment j'ai appris que j'étais le fils de mon grand-père

Comment j'ai appris que j'étais le fils de mon grand-père
AFP


Je suis né à une époque où l’Église avait encore une grande emprise sur les citoyens du Québec dont faisaient partie mes parents, mariés comme par obligation. Ils ont eu trois enfants. J’étais le plus vieux, suivi d’un autre gars et d’une fille. Dès mon plus jeune âge, je me sentais différent des deux autres. Autant par mon apparence physique que par ma façon d’aborder la vie et de réagir. On aurait pu dire que j’étais un enfant adopté que ça n’aurait surpris personne.

Comme j’étais nul à l’école contrairement à ma sœur et à mon frère, je me suis mis à foxer dès l’adolescence, et dès que j’ai atteint mes 18 ans, je l’ai quittée définitivement. Quand c’est arrivé, mon père m’a mis à la porte de la maison. Mais j’étais un petit vite comme on disait à l’époque, et ça ne m’a pas pris grand temps pour me débrouiller (pas toujours de façon honnête quand même) et réussir à gagner ma vie.

Je revoyais mon frère et ma sœur de temps en temps, mais pas mes parents, jusqu’à ce qu’un jour, à cause de l’indiscrétion d’un proche, j’ai appris que je n’étais pas le fils de mon père, mais de mon grand-père, le père de ma mère. Ce fut tout un choc, même si ça répondait à certaines questions que je m’étais posées jadis.

J’ai confronté mes parents, c’était la première fois que je les revoyais, et ils m’ont confirmé l’affaire. Ma mère a prétendu que c’était une erreur de parcours et mon père m’a dit qu’il l’avait épousée la sachant enceinte pour sauver son honneur. J’étais ce qu’on appelle : un gros secret de famille !

Quand j’ai appris ça, le grand-père avait déjà levé les pattes, donc impossible de lui parler dans le casque. Mon faux père est décédé d’une crise cardiaque dans l’année qui a suivi. Il restait ma mère sur qui je pouvais déverser ma colère d’avoir été tenu au secret sur ma propre origine durant autant d’années, mais dès que j’abordais ce sujet, elle se refermait complètement et refusait de me répondre.

Comme depuis une dizaine d’années elle est partie dans sa tête, il m’est impossible d’espérer compter sur elle pour apaiser ma colère intérieure. J’ai 71 ans, et je ne vois pas le jour où je pourrai me sortir du système cette rancune qui revient me ronger chaque matin au réveil. Il n’y a pas de justice sur terre et ma vie en est un bel exemple.

Un homme fini

Je vous rappelle que vous êtes celui qui entretient la haine et la rancœur au sein de vous-même, et que votre libre arbitre devrait vous commander de prendre les moyens de vous en libérer. Il vous appartient de faire la paix avec ce qui ne vous appartient pas de votre passé pour être capable d’accepter votre réalité actuelle et vivre enfin un peu de bon temps avant de quitter la planète. Vous vous devez au moins ça !







Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.