Le Québec à genoux devant les quêteux millionnaires
Foisy

Non, je ne vous parlerai pas du salaire des élus. Le débat a été magistralement raté par les élus. Qu’ils vivent avec leurs contradictions, leur arrogance et l’absence de temps pour leur mère...
Je voulais plutôt aborder la course aux subventions que se livrent les gouvernements pour attirer les grandes compagnies automobiles.
Près de 300 millions $ ont été annoncés à Bécancour cette semaine pour GM-POSCO. Bientôt, d’autres millions seront annoncés pour le géant chimique allemand BASF et pour les projets de Ford.
C’est sans compter le désir du Québec d’attirer un mégaprojet de cellulier qui va coûter cher tant en énergie qu’en dollars.
En Ontario, la province et le gouvernement fédéral ont annoncé 13 milliards $ pour Volkswagen.
Une annonce majeure qui a ouvert l’appétit des autres compagnies.
Stellantis, un autre fabricant, avait déjà une entente d’un milliard $ avec les gouvernements. Mais il a suspendu la construction de son usine afin d’obtenir plus d’argent... sinon elle ira ailleurs.
- La meilleure façon de commencer la journée, c'est l'émission de Philippe-Vincent Foisy, tous les jours dès 6 h, en direct ou en balado à QUB radio:
Pas le choix?
On nous répète qu’en ce moment, on n’a pas vraiment d’autre choix que d’offrir ces juteuses subventions aux entreprises dont les PDG gagnent quelques millions par année...
On nous dit que c’est le prix à payer pour s’adapter à la nouvelle ère industrielle et pour embarquer dans le train de la transition énergétique.
Surtout que les États-Unis ont mis sur la table des centaines de milliards $ pour attirer ces entreprises.
On veut notre part du gâteau. Investir permet aussi de créer des emplois et de soutenir l’économie régionale.
Les entreprises, elles, ne sont pas folles. Elles vont aller là où c’est le plus payant.
Elles ne vont pas venir au Québec que pour nos beaux yeux, notre électricité propre, notre territoire, notre main-d’œuvre, notre stabilité, nos ressources... Ce ne sont plus des arguments de vente suffisants.
Il faut donc sortir les gros chèques.
Il faut aussi investir parce qu’on a laissé le champ libre trop longtemps à la Chine avec le développement des batteries. Nous sommes dans une relation de dépendance beaucoup trop importante.
L’Europe a souffert de sa relation de dépendance avec la Russie, lors du conflit en Ukraine.
On veut éviter de rejouer dans le film avec la Chine et Taïwan.
Une réflexion s’impose
Malheureusement, on n’a pas appris de la surenchère des baisses d’impôts à laquelle se livrent les gouvernements. La fiscaliste Brigitte Alepin parle d’une course dangereuse qui ne profite qu’aux riches.
On baisse les impôts, on donne des subventions pour garder des jobs... Tout ça à même les poches des contribuables.
Pour verser les 300 000 000 $ à GM, il faudra un peu plus de 10 000 contribuables qui gagnent 100 000 $ par année.
C’est beaucoup d’argent qui n’ira pas dans nos services publics, notre réseau routier, notre système de santé, d’éducation...
Pourquoi est-ce plus facile au Québec d’augmenter le salaire des élus et de s’entendre avec les grandes entreprises qu’avec nos infirmières et nos professeurs?