«Il a eu un impact tellement positif sur moi»: Sidney Crosby attristé du décès de Doris Labonté
Avant de connaître une brillante carrière et d’être considéré comme l’un des plus grands joueurs de l’histoire de la LNH, Sidney Crosby a peaufiné son art avec l’Océanic de Rimouski. L’attaquant des Penguins se dit affecté par le décès de Doris Labonté, qui a été son mentor au sein de l’organisation du Bas-Saint-Laurent.
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Crosby est arrivé à Rimouski en 2003 à 16 ans et il a disputé deux saisons dans le junior majeur avec l’Océanic. Doris Labonté, décédé du cancer jeudi, l’avait évidemment pris sous son aile à titre d’entraîneur. Les deux avaient vécu ensemble la consécration en remportant la coupe du Président au printemps 2005.
Le Journal a tendu une perche aux Penguins afin de pouvoir s’entretenir avec Crosby. Le numéro 87, qui était en déplacement et qui fait constamment l’objet de requêtes médiatiques, aurait pu poliment décliner, mais il a tenu à transmettre un message via une porte-parole de l’équipe.
«Doris a eu un impact tellement positif sur moi comme jeune joueur et même encore aujourd’hui à titre de joueur de la LNH», a commenté Crosby, en précisant que la relation entre les deux hommes avait été plus importante que le simple lien de joueur à entraîneur.
«Je suis reconnaissant pour l’amitié que nous avons développée et pour les souvenirs incroyables que nous avons vécus ensemble. Il me manquera et je veux transmettre mes condoléances à toute la famille», a-t-il souligné.
Opération séduction
Avant ses débuts avec l’Océanic, Crosby évoluait avec le programme de Shattuck-St-Mary’s et il était permis de se demander s’il allait opter pour le hockey junior majeur québécois afin de le propulser vers l’objectif ultime de la LNH.
À l’époque, Doris Labonté figurait parmi le noyau chargé de convaincre le prodige de faire le saut avec l’Océanic.
Le regretté pilote et homme de hockey s’est remémoré cet épisode lors d’une entrevue avec TVA Sports, en septembre 2019, avant le retrait du chandail de Crosby à Rimouski.
«Le gars voulait jouer au hockey dans la Ligue nationale et pas juste jouer, il voulait être le meilleur. Il cherchait le chemin qui allait l’amener là et il a vu ce qui s’était passé à Rimouski avec la Coupe Memorial qu’on avait gagnée en 2000 et l’ambiance dans l’aréna.
«Je lui avais montré une vidéo et c’est ça qui l’a séduit. C’est ce qu’il recherchait, un endroit pour se développer comme les autres qui sont passés ici avant lui. Ç’a été moins compliqué qu’on aurait pu penser pour l’avoir ici», s’était remémoré Labonté.
Un impact énorme
Ce dernier avait déjà dirigé des joueurs de renom comme Vincent Lecavalier et Brad Richards, mais rien ne s’était approché de l’impact de Crosby.
«Tu apprends des joueurs qui sont dominants, qui sont des athlètes de pointe. Tu vois que la façon de penser est différente par rapport à la moyenne des joueurs. Ils veulent s’améliorer tout le temps.
«J’avais eu la chance de diriger Lecavalier et Richards, ce qui m’avait bien préparé pour l’arrivée de Sidney, mais son impact était encore bien plus gros. Tous les réflecteurs étaient sur lui et sur nous. Sa présence a été très profitable pour moi et le groupe d’entraîneurs. Des joueurs à l’impact aussi gros que Sidney, on n’en voit pas souvent», avait témoigné Labonté.
Non, c’est non!
Si la relation entre Crosby et Labonté a toujours été harmonieuse et productive, le regretté pilier de l’organisation avait néanmoins déjà été contraint de freiner les ardeurs de son bouillant poulain en ce qui concerne sa légendaire éthique de travail.
Crosby s’était présenté à l’aréna pour patiner, malgré les ordres stricts de Labonté, qui avait mis tout son monde au repos forcé.
«J’ai dit à un entraîneur de cacher ses patins dans le tiroir du bureau. Lorsqu’il est arrivé, j’entendais grogner de l’autre côté. Je me suis dit “ça va brasser ici”.»
«Là, il est entré dans le bureau et il m’a demandé “as-tu vu mes patins? Je veux patiner”. Je lui ai dit que non. Il m’a répété qu’il voulait patiner et je lui ai dit “non, c’est non! Il n’y en aura pas!”», avait raconté Labonté en riant de bon cœur.
Même si Labonté n’est plus de ce monde, l’histoire retiendra qu’il est lié à jamais à Crosby.