/opinion/columnists
Publicité

Le plan de Drainville n’a aucune chance de fonctionner et voici pourquoi

Le ministre Bernard Drainville veut résister à la résistance, c’est une recette parfaite pour démotiver les milieux!
Le ministre Bernard Drainville veut résister à la résistance, c’est une recette parfaite pour démotiver les milieux! Photo d'archives, Didier Debusschère


Quoi qu’on en pense, j’aime bien le ministre de l’Éducation. J’ai pu apprécier ses talents et son engagement à différentes reprises au cours de ma carrière. 

Il m’avait sollicité, alors qu’il était ministre des Institutions démocratiques, pour que je témoigne en commission parlementaire sur le projet de loi 60, en l’occurrence la Charte des valeurs québécoises.

C’était également un plaisir de le croiser dans les couloirs d’une station de radio pour échanger rapidement quelques points de vue sur l’actualité du moment.

Il est parmi ceux qui se sont enquis de mon état de santé durant mon hospitalisation pour ma greffe pulmonaire.

Vous comprendrez que je me désole de le voir galérer dans notre système d’éducation sans qu’il ait la possibilité de rendre le navire à bon port.

J’aimerais me retrouver avec lui à la table d’à côté pour échanger sur un projet d’éducation qui rassemblerait plutôt que d’engendrer la résistance généralisée comme le fait son projet de loi 23.

Arrêter d’échouer

J’imagine notre conversation en quête d’une voie navigable qui rendrait l’éducation profitable à tous les enfants de cette province et éventuellement de ce pays.

On commencerait par se dire que de réforme en réforme, dans les dernières décennies, notre système d’éducation s’est détérioré au lieu de s’améliorer.

Il faudrait admettre que les réformes ne fonctionnent pas et qu’il faut chercher une autre formule pour voir le monde de l’éducation progresser.

Je l’entends me dire qu’il ne veut pas d’états généraux et je lui rétorquerais que je n’en exige pas plus que lui.

Le nombre d’enfants en difficulté s’est multiplié de façon exponentielle depuis les états généraux qui donnèrent naissance à la réforme du Renouveau pédagogique.

Il n’y a aucun des ministres de l’Éducation, après Paul Gérin-Lajoie, qui a réussi à mobiliser tous les acteurs dans un projet commun.

Mobiliser

Je lui dirais que son plan n’a aucune chance de fonctionner s’il ne reconnaît pas l’existence d’une éducation à trois vitesses et qu’il ne remédie pas aux iniquités qu’elle crée.

Cela ne le dispenserait pas d’orchestrer un forum autour des enseignants où ceux-ci pourraient nommer les problèmes auxquels ils sont confrontés et identifier les ressources dont ils ont besoin pour amener les élèves vers la réussite.

Depuis trop longtemps, on traite les enseignants comme des acteurs parmi d’autres dans le parcours des élèves. Ils jouent pourtant le rôle principal et je suggérerais à Bernard de les remettre à l’avant-scène.

Cela suppose de les reconnaître comme les premiers experts de la réussite éducative et de prioriser leur point de vue. La pièce de théâtre n’en sera que plus harmonieuse.

Un dernier conseil, Bernard, rappelle-toi l’axiome «Vaut mieux se taire et paraître idiot que de parler et l’être». Encarcané comme tu l’es, il arrive que tu n’aies pas de réponses intelligentes à fournir aux questions posées par les journalistes, mais les boutades t’ont plutôt mal servi jusqu’à présent!







Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.