L’usure du pouvoir frappe le gouvernement Legault
Gagnon

À une semaine de la fin d’une difficile session parlementaire pour le gouvernement Legault, force est de constater que la CAQ a dû encaisser de nombreux écueils et peine à relever des défis cruciaux qui pourraient mettre à mal sa cote de popularité.
Largement majoritaires, les troupes de François Legault ont donné l’impression, depuis 2018, de résister à toutes les critiques. La population les a appuyées durant la pandémie et leur a attribué un deuxième mandat très fort, à la fin de l’an dernier.
L’usure du pouvoir a cependant commencé à se faire sentir en 2023, alors que la pandémie s’était effacée et que les autres problèmes ont remonté à la surface.
Plusieurs déceptions
Ainsi, rien ne va plus en santé, en éducation, et le gouvernement qui promettait des changements majeurs, bien plus efficaces que les vieux partis, déçoit.
Les anciens péquistes passés à la CAQ se désolent aussi de voir François Legault manquer de mordant face au fédéral.
Puis, plusieurs n’ont pas compris la volte-face du premier ministre concernant les seuils d’immigration. Durant la campagne électorale, M. Legault désignait une possible hausse de ces seuils comme un peu suicidaire pour l’avenir du français.
Il est maintenant prêt à le faire passer de 50 000 à plus de 60 000 d’ici 2027, avec des exigences plus élevées pour l’apprentissage du français pour les nouveaux arrivants.
- Écoutez la chronique de Karine Gagnon, chroniqueuse politique au JDM et JDQ et aussi directrice adjointe de l'information au Journal de Québec, au micro de Benoit Dutrizac via QUB radio :
Promesse rompue
Parlant de volte-face, le spectaculaire revirement du gouvernement dans le dossier du troisième lien a laissé bien des gens songeurs, sinon en colère. Ce n’est pas l’abandon de ce projet insensé qui fait tiquer autant que la manière d’agir du gouvernement.
Après avoir promis le tunnel à tort et à travers, et en avoir fait un projet aux dimensions records à bien des égards, le gouvernement a donné l’impression d’avoir trompé sciemment les électeurs dans un objectif électoral. La confiance en ressort grandement effritée, notamment dans la région de Québec.