Roland-Garros: «Shapo» pas de taille face à Alcaraz
PARIS | S’il y a une chose que Denis Shapovalov va retenir de sa défaite face au joueur de l’heure sur la terre battue, Carlos Alcaraz, c’est que son genou gauche tient le coup depuis une semaine.
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Bien sûr, le revers encaissé en trois manches de 6-1, 6-4 et 6-2 aux mains de l’Espagnol, vendredi soir au troisième tour, n’a pas réjoui le Canadien. Mais il a trouvé du positif dans ce Roland-Garros, le plus long de sa carrière.
«C’est un miracle que j’aie pu jouer sans douleur pendant trois matchs et j’espère me réveiller demain [samedi] dans le même état, a indiqué Shapovalov en point de presse. Honnêtement, c’est la raison pour laquelle je souris, j’ai pu pousser mon corps à la limite.»
«Après le tournoi de Madrid [fin avril], on m’avait dit que je serais peut-être prêt pour Wimbledon [en juillet], alors je suis heureux d’avoir pu revenir au jeu aussi rapidement et sans avoir mal», a raconté celui qui a très hâte à la saison sur gazon.
Soubresaut
La logique a donc été respectée, mais les milliers de spectateurs qui ont bravé le froid printanier de la capitale française sur le central Philippe-Chatrier auraient souhaité que le Canadien, classé 32e au monde, enlève au moins une manche au jeune Espagnol qui vient à peine de célébrer ses 20 ans.
Shapovalov a bien failli réussir l’exploit au deuxième set, menant 4-1, mais c’était sans compter sur la détermination de celui qui a déjà trois sacres cette saison sur la terre battue. Alcaraz est revenu de l’arrière pour se sauver avec la manche. Les espoirs de l’Ontarien de 24 ans se sont envolés et son rival a filé tranquillement vers la victoire.
«J’étais dans le trouble, j’ai fait plus d’erreurs dans le deuxième set que lors du premier, a analysé à chaud Alcaraz en entrevue sur le terrain. Il faut être fort mentalement. Je suis très content de mon niveau de jeu.»
Débordé
Shapovalov a eu de la difficulté à suivre le rythme du favori, à l’exception des premières minutes du deuxième set. Alcaraz a dominé autant en fond de terrain qu’au filet, remportant la bataille des amortis.
En dépit des nombreux et surprenants «Allez Denis» à la française, des «Let’s go “Shapo”» ou même des encouragements colorés de sacres québécois, la 26e tête de série a souvent été débordée.
«Je n’ai pas trouvé de réponses à son jeu. [Carlos] est en grande forme. Il est tellement rapide, il attaque, il défend bien, il est vraiment un joueur complet. C’était difficile de le surprendre constamment», a observé Shapovalov.
Des murmures
Pour ce premier affrontement face au digne successeur de Rafael Nadal, Shapovalov a rapidement constaté qu’il était en grande forme et qu’il courait toutes les balles. Tout ce que tentait le gaucher au set initial ne fonctionnait pas.
Alcaraz s’est donné une confortable avance de 5-0 et des murmures se sont fait entendre dans les gradins, les amateurs désirant assister à un meilleur spectacle pour cette «night session» comme ils disent à Paris.
Orgueilleux, «Shapo» a répliqué en s’inscrivant finalement au pointage. Après avoir gagné le jeu à égalité, il a levé les deux bras dans les airs en signe de soulagement, ce qui a fait rigoler le public. Mais Alcaraz n’a pas raté sa chance quand il a servi pour la manche.
«Sa confiance est très similaire à celle que Rafael Nadal a sur la terre battue, a remarqué Denis. Il n’y a pas grand-chose qu’on peut faire. Ses frappes touchent sur les lignes. Ce soir [vendredi], il a été trop bon. J’ai tout tenté, tout donné. J’ai essayé de varier le jeu, mais il s’adaptait à tout. Il sera très dur à battre durant ce tournoi.»
▶ Carlos Alcaraz affrontera en huitièmes de finale le jeune Italien de 21 ans Lorenzo Musetti, 17e favori, tombeur du Britannique Cameron Norrie, 14e, en trois manches de 6-1, 6-2 et 6-4.
