/sports/tennis
Publicité

Roland-Garros: le match entre Taylor Fritz et Arthur Rinderknech s’est terminé dans un grand malaise

Taylor Fritz a mis son index devant sa bouche, comme pour demander à la foule de se taire, après son gain face au Français Arthur Rinderknech, jeudi soir, à Paris.
Taylor Fritz a mis son index devant sa bouche, comme pour demander à la foule de se taire, après son gain face au Français Arthur Rinderknech, jeudi soir, à Paris. Photo AFP


PARIS | Les Français sont reconnus pour avoir un caractère bouillant, tout en respectant les règles. Au tennis, ils encouragent leurs joueurs tricolores à s’époumoner entre les points. Mais jeudi soir, il y a eu un grand malaise sur le court Suzanne-Lenglen.

• À lire aussi: Roland-Garros: une Ukrainienne refuse de serrer la main à une Bélarussienne

• À lire aussi: Roland-Garros: Djokovic ne devrait pas être sanctionné

• À lire aussi: Roland-Garros: Leylah face à une autre Canadienne en double

Le dernier Français en lice en simple à Roland-Garros, Arthur Rinderknech, a livré toute une bataille à l’Américain Taylor Fritz, dans un match de deuxième tour.

La 78e raquette mondiale a bien failli provoquer la tenue d’une cinquième manche, mais Fritz l’a finalement emporté 2-6, 6-4, 6-3 et 6-4 dans le tumulte. 

Les spectateurs ont souvent été rappelés à l’ordre par l’arbitre de chaise, qui n’arrivait pas à obtenir le silence en fin de rencontre. L’atmosphère était endiablée, au grand plaisir de Rinderknech, qui a comparé cette ambiance à celle d’un match de «foot européen». Mais ce n’était pas le cas pour Fritz, surtout lorsqu’il était au service. 

Quand le Californien de 25 ans a réussi à mettre un point final au match, les huées se sont amplifiées et il a mis son index sur la bouche à plusieurs reprises en regardant la foule. Comme pour dire: il est temps de se taire maintenant.

C’était de bonne guerre, ont dit certains. Des journalistes français ont même affirmé qu’il avait bien raison de réagir de la sorte.

Bon pour le sport, selon Rinderknech

Le favori du public s’était retrouvé dans la situation inverse en début de saison en Australie quand il avait affronté Alexei Popyrin.

«Je pense que les Australiens étaient bien plus bourrés que les Français ce soir [jeudi], a-t-il dit en point de presse. Je n’étais pas du côté de Fritz, je ne sais pas si on lui glissait des mots doux au bord des tribunes. Moi en tout cas, c’était le cas. C’était très comparable. Ça m’a fait plaisir.»

Habitué de jouer aux États-Unis, le Français de 27 ans confirme que les partisans américains ne se gênent pas pour «interagir pendant les points» et il ne croit pas que les Français ont franchi une limite. 

«Je vous laisse imaginer si aujourd’hui [jeudi] le public avait le droit de gueuler à n’importe quel moment entre les points. Ça pouvait rendre le match un peu fou. [...] Je pense que c’est too much. Du moment que pendant le point, [le silence] est respecté, qu’il n’y a pas des gens qui vont crier des hurlements dans tous les sens qui n’ont rien à voir avec les encouragements du public, je suis plutôt pour. Ça rend juste le sport et le jeu tellement meilleur.»

Taylor Fritz a mis son index devant sa bouche, comme pour demander à la foule de se taire, après son gain face au Français Arthur Rinderknech, jeudi soir, à Paris.
AFP

Incapable de placer un mot

Puis, l’ancienne joueuse Marion Bartoli n’a jamais été en mesure de réaliser l’entrevue d’après-match sur le terrain. Chaque fois qu’elle amorcait une phrase, les huées recommençaient de plus belle. Elle a bien tenté de calmer le jeu en lançant à la foule: «on ne va pas y arriver!».

Pendant ces longues minutes d’attente, le grand gaillard de 6 pi et 5 po attendait sagement devant le micro, seul contre le monde. Il n’avait pas envie d’être là et son expression faciale démontrait qu’il avait hâte de quitter le court. Refoulant ses émotions, Fritz a bien tenté de jouer le jeu, mais il n’arrivait même pas à entendre le début des questions de Bartoli. Il a tout de même tenté un «I love guys! [Je vous aime]».

Le malaise était insoutenable.

Fritz a fini par pouvoir dire une phrase ironique: «La foule était tellement merveilleuse qu’elle a réussi à allumer quelque chose en moi. Elle m’a tellement encouragée que je n’avais pas le choix de gagner».

L’Américain a ensuite décliné les entrevues et a annulé sa conférence de presse, qui pourtant est obligatoire selon les règlements du tournoi.







Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.