Rufus Wainwright: raviver le feu du folk
Rufus Wainwright a trouvé un beau moyen de célébrer ses 50 ans à venir cette année ainsi que le 25e anniversaire de son premier album éponyme : il s’offre Folkocracy, un nouvel opus composé de chansons classiques folk le renvoyant tout droit dans ses plus beaux souvenirs d’enfance.
Rufus Wainwright ne s’en cache pas : il souhaite remporter un Grammy avec Folkocracy.
« Unfollow The Rules, mon dernier album, a été sélectionné pour un Grammy et un Juno [en 2020], mais je n’ai pas gagné. J’ai vu à ce moment qu’il y avait plusieurs catégories pour la musique folk », raconte l’artiste en entrevue au Journal depuis Los Angeles.
« Je me suis dit : attends, le folk, c’est le monde d’où je viens ! J’en ai parlé à mon mari [l’administrateur artistique allemand Jörn Weisbrodt] et avec la compagnie de disque, qui ont tous deux trouvé que c’était une super belle idée. L’espoir de gagner un Grammy a été l’étincelle qui a fait naître un feu. »
L’un des points positifs d’habiter à Los Angeles est de pouvoir côtoyer les plus grandes vedettes de la planète.
Amis célèbres
« L’industrie de la musique y est très active et tu peux en tirer avantage », souligne le chanteur ayant été élevé à Montréal. Voilà comment Rufus Wainwright est parvenu à réunir un nombre impressionnant de personnalités sur Folkocracy.
À travers les 15 chansons savamment choisies, il joint sa voix à celles des John Legend, Brandi Carlile, Sheryl Crow (Twelve-Thirty (Young Girls Are Coming To The Canyon)), Nicole Scherzinger, David Byrne (High on a Rocky Ledge), Chaka Khan, Andrew Bird, Anohni (Going To A Town), Susanna Hoffs, Van Dyke Parks et Madison Cunningham.
« Si je n’ai jamais été un artiste aux succès commerciaux, ma plus belle aventure est celle des gens que j’ai rencontrés, explique l’ami de Miley Cyrus. Mon carnet d’adresses est mon plus grand trésor [rires]. Ils étaient tous partants, je crois, parce que ma musique est acceptée et aimée des acteurs de l’industrie. »
Histoire de famille
Le folk coule dans les veines de l’auteur-compositeur-interprète qui fait ici un retour à ses racines musicales.
Il est le fils des artistes folk Kate McGarrigle et Loudon Wainwright III et le frère des chanteuses Martha Wainwright et Lucy Wainwright Roche. Ces deux dernières le retrouvent d’ailleurs sur Wild Mountain Thyme, qui clôt l’album de touchante manière. Leur tante Anna McGarrigle, leur cousine Lily Lanken et Chaim Tannenbaum, un ami proche de la famille qui y joue avec l’emblématique banjo de la mère de Rufus, s’y retrouvent.
« Le folk est dans mes gènes, confirme-t-il. On a grandi et il y avait de la musique partout. Notre concept de famille était de faire de la musique ensemble. »
Il décrit Folkocracy comme un « labour of love » ; un travail fait dans l’amour, qui a pris son temps et une expérience positive de plus avec son collaborateur de longue date,
Mitchell Froom.
« Les spectacles seront aussi plus “looses”, moins pratiqués et avec plusieurs surprises », promet-il.
S’il est l’une des têtes d’affiche du festival folk Mariposa qui se tiendra en Ontario du 7 au 9 juillet prochain, Rufus Wainwright n’a aucune visite prévue à Montréal cet été.
Ce qu’on lui pardonne, car avec sa tournée européenne, l’écriture de chansons pop (son nouveau dada qui pourrait, « qui sait », aboutir en collaboration avec son amie Miley) ainsi que le requiem et les comédies musicales de Broadway sur lesquels il travaille actuellement, Rufus Wainwright a effectivement un agenda bien chargé.
L’album Folkocracy de Rufus Wainwright est offert sur toutes les plateformes.