/finance/opinion/columnists
Publicité

Inventer l'huile parfaite: l'idée audacieuse de la Maison Orphée

L'entreprise de Québec fête 40 ans de savoir-faire avec un nouveau produit

GEN-ORPHEE-BELANGER
Les soeurs Élisabeth et Élaine Bélanger fêtent les 40 ans de la Maison Orphée, dont les produits sont vendus partout au Canada MARCEL TREMBLAY / AGENCE QMI


Il faut une certaine audace pour mettre en marché un produit qu’on qualifie de parfait. Et c’est peut-être la fierté de la quarantaine qui pousse les sœurs Bélanger à oser le mot pour la plus récente huile de la Maison Orphée.

«Cette huile est parfaite pour nous parce qu’elle encapsule le savoir de 40 ans d’expérience», raconte Élisabeth Bélanger.

L’huile parfaite, c’est aussi parce qu’on peut l’utiliser pour tous les types de cuisine; italienne ou asiatique, pour la friteuse à air ou la poêle, pour griller les légumes ou dans une vinaigrette. 

«On donne de la formation à notre personnel quelques fois par année et on disait toujours que l’huile parfaite n’existe pas... Et à un moment donné, un de nos employés a dit : alors pourquoi on ne la crée pas?» 

Le défi était lancé pour trouver le bon équilibre et la polyvalence! Et à vrai dire, c’est un peu à l’image du duo féminin qui mène la maison depuis une trentaine d’années. 

Les sœurs Élaine et Élisabeth Bélanger ont occupé toutes les fonctions dans l’entreprise, qu’elles ont rachetée de leur père en 1992, et elles ont dû trouver leur équilibre au fil des années.

«Ce qui me rend fière, c’est d’avoir réussi à garder notre complicité et notre confiance, puis d’avoir laissé chacune mettre ses forces de l’avant. Aussi, nous avons été capables de prendre le relais quand l’une d’entre nous allait moins bien», considère Élisabeth.

Le droit à l'erreur, pour apprendre

Elles ont bien leurs désaccords, comme elles en ont eu avec leur père, parfois. 

Mais l’espace pour expérimenter, se tromper et apprendre a toujours existé. Les jeux de pouvoir et la vanité qui peut se pointer le bout du nez avec les concours et l’attention médiatique, elles ont appris à s’en éloigner.

«On a compris que le spotlight devait être sur la bouteille d’huile, pas sur Élaine ou moi. La finalité de notre projet n’est pas notre visibilité personnelle», réfléchit l’entrepreneure.

Elle avait 22 ans quand son père a acheté la Maison Orphée, alors spécialisée dans l’importation d’huiles biologiques. 

Il faisait ça à temps partiel. Élisabeth poursuivait des études en traduction. Et elle n’a pas eu suffisamment d’intérêt pour partir à son compte. 

Pendant un été, elle est venue travailler avec son père pour embouteiller de l’huile. 

De fil en aiguille, elle s’est mise à faire des démonstrations, puis à s’occuper des commandes. 

La Maison Orphée est devenue son univers professionnel, là où elle pouvait tout explorer, même les pays d’où les huiles provenaient. 

D’abord exclusivement consacrée aux huiles biologiques, la Maison Orphée a évolué vers d’autres options en 2010, ce qui a permis de démocratiser la marque. 

À l’extraction d’huiles, se sont ajoutés d’autres produits, comme des vinaigres, des moutardes et des vinaigrettes. L’entreprise est maintenant certifiée B-Corp, une certification environnementale qui lui est chère. Et ses produits sont offerts dans 2000 points de vente au Canada.

Des défis dans la croissance

Les sœurs Bélanger peaufinent leur prochain tremplin de croissance avec l’ambition d’augmenter leur chiffre d’affaires de 50% à 30 M$. 

«En 2020, on a eu beaucoup d’amour des consommateurs, qui ont été sensibles à l’achat de produits locaux et qui ont beaucoup cuisiné. Après, il y a eu un effet boomerang avec l’augmentation des coûts de transport et la chaîne d’approvisionnement détraquée. Ça se résorbe, mais il y a beaucoup d’inflation alimentaire, alors il y a beaucoup de défis!» constate Élaine Bélanger.

Le prix des huiles a grimpé de 35%, celui du verre de 100%, alors il faut être créatifs pour garder les produits accessibles aux consommateurs. D’ailleurs, l’huile parfaite, faite d’un assemblage, aura aussi l’avantage d’être moins chère que l’huile d’olive. 

Les défis n’enlèvent rien au désir des Bélanger de rendre la vie savoureuse. 

«Mon plus grand plaisir, c’est de voir des gens mettre de nos produits dans leur panier d’épicerie ou nous dire qu’ils les aiment», sourit Élaine Bélanger.

Maison Orphée

  • Fondation : 1983
  • Fondateur : Florent Bélanger
  • Siège social : Québec
  • Nombre d’employés : 45
  • Profil d’Élaine Bélanger
  • Poste : Copriétaire
  • Âge : 62 ans
  • Scolarité : Traduction 
Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.







Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.