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La grande illusion de la collaboration régionale à Québec



L’expropriation surprise, par la Ville de Lévis, de la moitié des terres de Rabaska, promises au Port de Québec, vient river un autre clou dans le cercueil de la zone économique métropolitaine, tout juste annoncée en grande pompe par le gouvernement caquiste.

Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, n’en est pas à son premier revirement du genre. L’ancien maire de Québec, Régis Labeaume, ne lui a jamais pardonné d’avoir largué le projet de SRB sans avertissement. Cet abandon a forcé Québec à repartir à zéro avec un réseau structurant de transport en commun.

Cette fois, le ratoureux maire de Lévis s’est joué du Port de Québec, qui avait obtenu l’autorisation du gouvernement fédéral d’acquérir les 272 hectares concernés. 

Mais le plus épatant, c’est que ce nouveau tour de passe-passe, qui aura des répercussions régionales importantes, s’est joué sous le nez du gouvernement du Québec, de ses ministres Jonatan Julien et Bernard Drainville, ainsi que du maire de Québec.  

  • Écoutez l'édito de Karine Gagnon à l'émission de Benoit Dutrizac diffusée via QUB radio :

Friture sur la ligne

Or pourtant, tout ce beau monde réuni avait convoqué la presse, il y a trois mois à peine, pour annoncer la création d’une zone économique métropolitaine. Cette zone avait précisément pour but d’assurer et de créer une synergie qui allait amener la région plus loin, par une collaboration étroite qui permettrait une vision stratégique rassembleuse. 

Les partenaires devaient se parler chaque semaine, pour réaliser « un partage des idées, une émulation de ces idées-là pour travailler ensemble dans une perspective régionale », avait exprimé le ministre Jonatan Julien, responsable de la région de la Capitale, qui parlait de « faire éclater les frontières ». 

Lors de cette annonce, les journalistes avaient fait remarquer à ces messieurs réunis qu’il était bien possible que les intérêts de chacun des partenaires risquent de primer sur ceux des autres, peu importe la création de cette zone.

Or c’est exactement ce qui s’est joué vendredi. 

  • Écoutez la chronique de Karine Gagnon à l'émission de Richard Martineau via QUB radio :

Airs de vengeance

On repassera pour l’étroite collaboration et la perspective régionale. Après vérifications de toutes parts, le maire de Lévis n’a jamais jugé bon d’aviser ses partenaires de sa décision d’exproprier. 

Or cette décision pourrait avoir d’importantes répercussions pour l’ensemble de la région. 

Le Port, qui génère des retombées économiques de deux milliards de dollars et 8000 emplois à Québec et Lévis selon la plus récente étude de KPMG, menace maintenant de se retirer. 

La réalisation de la zone industrialo-portuaire Québec-Lévis pourrait être compromise. 

Il faut dire que dans le cas de la zone métropolitaine, elle avait déjà été lourdement fragilisée par l’abandon du troisième lien autoroutier, auquel tenait tant le maire de Lévis. 

D’ailleurs, Gilles Lehouillier voudrait faire payer le gouvernement du Québec pour l’avoir trahi, qu’il n’agirait pas autrement...







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