Loi sur le travail des enfants: prenons notre mal en patience

Le projet de loi 19 a été adopté cette semaine. Bientôt, les Québécois de moins de 14 ans ne pourront plus travailler sauf pour quelques exceptions comme passer le journal, être moniteur dans un camp de jour ou encore garder des enfants.

Avec ces près de 90 000 employés qui devront quitter leur emploi en attendant d’avoir 14 ans, ce projet de loi aura certainement un impact sur les compagnies d’ici, qui ont besoin d’employés dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre.

Les clients et les clientes des commerces seront impactés aussi.

Il se pourrait très bien que les heures d’ouverture de certains commerces soient plus restreintes et que le service à la clientèle soit moins efficace dans plusieurs établissements.

Mais vous savez quoi ? Je m’en fous.

J’aime mieux être servie moins rapidement que d’être servie par un enfant de moins de 14 ans.

L’âge d’être gamin

Je lisais un article du Journal à propos de la jeune Emma Valiquette. Cette adolescente de 13 ans travaille depuis un an dans un café de la ville de Granby. Emma ne comprend pas pourquoi elle devrait perdre son emploi d’aide en cuisine en raison du projet de loi 19. « On manque déjà de main-d’œuvre ! À mon travail, mes collègues sont dans le jus. »

J’en conviens, les jeunes d’aujourd’hui vieillissent peut-être plus rapidement qu’à mon époque, il y a 15 ans.

Ceci dit, pour moi, à 11, 12 ou 13 ans, ce n’est pas l’âge pour remplir des cafés aux gens trop pressés ni pour subir la pression du monde du travail.

C’est l’âge de continuer à faire aller son imagination. L’âge de profiter des longues journées d’été pour s’amuser et même s’ennuyer (une activité parfois bien bénéfique pour les cerveaux surstimulés). C’est un âge où il est normal d’être encore gamin.

À nous, clients et clientes, de prendre notre mal en patience.