Feux de forêt sur la Côte-Nord: victime d’un incendie la semaine dernière, elle peine à se reloger chez des proches
Ils ont aussi été évacués à leur tour
Le sort s’acharne sur une jeune femme victime d’un incendie qui aurait pu lui être fatal à Sept-Îles et qui voit toutes ses options de relogement partir en fumée en raison des feux de forêt qui menacent la ville depuis une semaine.
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«Disons que j’ai eu mon quota de fumée et de traumatismes dans la dernière semaine. J’essaie de vivre au jour le jour», lance Émilie Poirier, en entrevue avec Le Journal.
L’immeuble à logements dans lequel vivait la femme de 26 ans a été la proie des flammes, le 29 mai dernier, peu après 4 h du matin. Profondément endormie et équipée de bouchons, elle n’a jamais entendu les alarmes ni les pompiers frapper à sa porte.
Ce n’est que deux heures plus tard, alors que les sapeurs tentaient toujours d’éteindre les flammes, qu’elle a été réveillée par un appel de son père complètement paniqué.
«Je suis partie à la course, à travers la vitre cassée, l’eau et la fumée. C’était comme une scène de film d’horreur. Disons que j’ai de bons anges gardiens», souligne Mme Poirier.
Des évacuations qui s’enchaînent
L’enseignante de formation n’était pas au bout de ses peines, bien qu’elle soit parvenue à s’en sortir sans blessures et avec la plupart de ses affaires intactes.
Dans l’impossibilité de réintégrer son logement, elle devait se rendre chez sa mère dans le secteur de Moisie pour y être hébergée le temps de se remettre sur pied.
Mais celle-ci a été évacuée juste avant que sa fille ne s’installe chez elle, en raison des feux de forêt qui gagnent du terrain sur la Côte-Nord. Mme Poirier n’a donc eu d’autre choix que de se tourner vers l'une de ses amies dans le secteur de Sainte-Famille.
«Puis là, le secteur est tombé en préalerte, on pourrait encore devoir évacuer d’un moment à l’autre. On s’est réveillé avec de la grosse fumée noire dans le ciel ce matin», soupire la jeune femme.
Garder le moral
À travers tout ce chaos, Émilie Poirier trouve la force de continuer à travailler. Et ce, même si elle vit littéralement dans ses boîtes et sa voiture depuis l’incendie.
«Je garde le sourire, même si c’est difficile. Je suis en vie et ma famille aussi, c’est tout ce qui compte», souligne-t-elle.
Si la situation le permet, elle pourra intégrer un nouveau logement dès le 1er juillet. Un «coup de chance» pour la jeune femme, laquelle souligne combien il est difficile de trouver un appartement dans la région.