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Malgré le blocage de nouvelles en réponse à C-18: Québec continuera d’acheter de la publicité sur Facebook

Malgré le blocage de nouvelles en réponse à C-18: Québec continuera d’acheter de la publicité sur Facebook
AFP


Québec continuera d’acheter de la publicité sur Facebook et Instagram, malgré le blocage de contenu d’actualité par leur maison-mère, Meta. La situation inquiète particulièrement le Parti québécois, boudé par l’entreprise lors de la dernière campagne électorale.  

« Pour le moment, on n’envisage pas de cesser les placements publicitaires du gouvernement sur ces deux plateformes. Nous demeurons toutefois attentifs et suivons la situation de près », a commenté le cabinet du premier ministre François Legault, lorsque questionné sur le sujet.

Le gouvernement Trudeau, pour sa part, n'a pas répondu directement à nos questions. «Le fait que Facebook préfère empêcher les gens de lire et de partager des informations plutôt que de payer leur juste part aux médias montre à quel point ils sont profondément irresponsables et déconnectés de la réalité», a toutefois commenté le cabinet du ministre du Patrimoine canadien, Pablo Rodriguez. 

Depuis la semaine dernière, Meta mène des tests pour bloquer l’accès aux médias d’information en réponse à l’adoption prochaine du projet de loi C-18, à Ottawa. Le gouvernement fédéral veut ainsi forcer Facebook et Instagram à conclure des ententes avec les entreprises médiatiques canadienne afin de leur verser une part des profits engrangés à travers leur contenu.  

Sommes importantes

Le budget consacré par l’État québécois à l’achat de publicité en ligne est important : en 2018, Le Devoir rapportait des dépenses de 6,1 millions$. Durant la pandémie, cette enveloppe a été évaluée à 9,6 millions$ sur une période de deux ans.

Les partis politiques consacrent aussi des sommes substantielles à la publicité numérique; avant même le déclenchement de la dernière campagne électorale, la CAQ avait investi plus de 120 000$ sur une période de trois mois. 

Mardi matin, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a invité le gouvernement et les partis politiques à suspendre leurs dépenses publicitaires sur ces deux plateformes, le temps que durera le «bras de fer» entre Meta et Ottawa. 

L’Australie, rappelle-t-il, a imposé avec succès une loi similaire. 

«Nous devons envisager des mesures où on démontre que le gouvernement demeure l'endroit où on décide en démocratie. Pas chez Facebook ou chez Meta», a commenté M. St-Pierre Plamondon. 

«Mépris» de la démocratie

Le chef péquiste a d’ailleurs révélé que sa formation n’a pas réussi à acheter de la publicité sur Facebook lors de la dernière campagne électorale, la privant ainsi de visibilité auprès des électeurs.  

«Le Parti québécois n'était pas en mesure de faire des publicités sur Facebook, ce qui créait un désavantage important, a-t-il commenté. On n'a jamais eu de réponse pourquoi. Mais c'est un exemple parmi plusieurs où Facebook s'est comporté dans un mépris complet des gouvernements puis de la démocratie.»

À ce jour, Paul St-Pierre Plamondon ne sait pas si c’est la nature séparatiste de sa formation qui lui a valu d’être boudée par la populaire plateforme. «On ne peut pas présumer parce que Facebook n'a aucune transparence, n'a aucun intérêt lorsqu'on leur écrit. Même quand il s'agit d'institutions représentant la démocratie, ils s'en balancent, ils ne répondent pas, et ça a un impact sur notre démocratie», déplore-t-il. 







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