/misc
Publicité

Plusieurs bravos à Bernard Drainville... en espérant que ça marche



Il est urgent d'adopter des mesures pour valoriser le français écrit. Le ministre de l'Éducation Bernard Drainville n'a certainement pas tort. 

La chute du taux de réussite des jeunes de 5e secondaire à l'examen du Ministère est inquiétante. Ce taux est passé de 79% en 2019 à 69,8% en 2022. En orthographe et en grammaire, les résultats sont catastrophiques: 48% des élèves «réussissent».

Les causes de cette déconfiture? Le ministre dit l'ignorer. Ses hypothèses: l'omniprésence des plateformes comme Netflix, mais aussi «la pandémie» et les heures d'enseignement en ligne qu'elle a engendrées. Sans compter la suspension des épreuves ministérielles.

  • Écoutez le ministre de l'Éducatoion Bernard Drainville en entrevue au micro d'Antoine Robitaille, disponible en balado sur QUB radio : 

Bravos et inquiétudes

Bien qu'on ne sache pas exactement d'où viennent les problèmes, le ministre Drainville a tenu à annoncer des mesures hier. Et plusieurs semblent tout à fait logiques.

  • Faire écrire les jeunes davantage, voire quotidiennement. Bravo. Pour bien maîtriser un instrument de musique, il faut pratiquer, répéter. Pour s'améliorer dans un sport? Même chose! Pourquoi a-t-on pensé qu'il pouvait en être autrement avec l'apprentissage de notre langue? Qu'en ces matières, tout pouvait uniquement se passer dans le plaisir, le jeu? En cela, le ministre m'a inquiété lorsqu'il a lancé, pendant sa conférence de presse, «Faut que ce soit l’fun»! Euh... non. Pas toujours en tout cas.
  • Intégrer davantage la culture québécoise dans l'enseignement: bravo, encore. Espérons que les ouvrages traduits de l'anglais seront bannis désormais. À l'école, il faudrait lire (presque) uniquement des textes directement écrits en français, y compris des classiques de la littérature française. Mais ici aussi, on n'ose rarement «dépayser» les jeunes. Bref, quand Drainville dit qu'il faut «adapter» l'enseignement du français de l'époque, on devrait s'inquiéter.
  • Que tous les enseignants de toutes les matières corrigent les fautes. C'était le cas jadis. Ça n'aurait jamais dû cesser de l'être.

Avec la rareté de main-d'œuvre et le phénomène des enseignants non qualifiés, ces mesures pourront-elles être bien implantées et rapidement?

Le ministre a créé un groupe d'experts qui consultera des enseignants partout au Québec. L'implantation possible optimiste des mesures: 2025... C'est loin! C'était urgent d'agir, non?

Comme en 2008

Au reste, de telles annonces semblent récurrentes chez les ministres de l'Éducation depuis le début du siècle. En évalue-t-on correctement les résultats?

En février 2008, par exemple, la ministre libérale Michèle Courchesne dévoilait son «plan de valorisation du français à l'école».

Les mesures semblent identiques à plusieurs proposées par M. Drainville! Écrire plus souvent, version Courchesne, c'était «une dictée par semaine». La ministre libérale aussi embauchait des centaines de conseillers pédagogiques. Elle aussi annonçait une révision des programmes d'enseignement du français.

Ces mesures ont-elles réellement été appliquées? J'ai pu survoler des rapports d'évaluation de 2010 sur le site du Ministère, mais ils ne contenaient que très peu de réponses éclairantes quant à l'efficacité du plan Courchesne.

Alors bravo, M. Drainville, pour l'annonce de mesures, mais peut-on vraiment croire qu'elles seront appliquées réellement et surtout... qu'elles seront efficaces?







Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.