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Feux de forêt: le nombre d'évacués va continuer d'augmenter

Le premier ministre François Legault a fait le point sur la situation



Avec une dizaine d’avions-citernes et quelques centaines d’effectifs seulement, la force de frappe du Québec permet de couvrir 40 feux de forêt à la fois, alors que 150 font rage, admet François Legault, qui s’attend à ce que le nombre d’évacués continue d’augmenter.

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Au lendemain de l’évacuation des 7500 résidents de Chibougamau vers Roberval et Chicoutimi, le premier ministre a fait le point sur les feux de forêt, comme il le fait à chaque jour depuis lundi.

Actuellement, 11 des 13 avions-citernes de la SOPFEU luttent contre les feux de forêt, a rapporté M. Legault. Devant les caméras, lors de sa rencontre de breffage avec les autorités, le premier ministre s’est informé des effectifs disponibles pour exploiter la flotte d’avions-citernes, qui est vieillissante. Vu les heures de repos obligatoires, le manque de pilotes disponibles risque de poser un enjeu d'ici une semaine, a constaté M. Legault. Idem pour les mécaniciens.

Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC

Et tous les appareils de la SOPFEU ne peuvent être utilisés en même temps, puisque des vérifications réglementaires doivent être effectuées à chaque tranche de 50 heures.

«On est en train d’ajouter des ressources», a plus tard assuré M. Legault. Aux appareils québécois s’ajoutent maintenant deux avions-citernes venus de Yellowknife (Buffalo Airways) et quatre appareils américains, qui étaient d'abord sous contrat avec la Nouvelle-Écosse, avant d'être transférés au Québec.

«Terre-Neuve nous avait prêté deux avions, mais là, ils ont des feux chez eux, donc malheureusement, ils ont dû retourner à Terre-Neuve», a relaté le premier ministre.

Sur le terrain, environ 520 employés sont déployés, en plus de 150 militaires. Avec les renforts à venir de l'étranger (Nouveau-Brunswick, France, États-Unis, Portugal, Espagne, Mexique) au cours des prochains jours, «on espère pouvoir être capable d’augmenter ça à 1200 personnes», a dit M. Legault.

Message aux récalcitrants

Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC

Aux côtés du ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, et de la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, M. Legault s'est réjoui du bon déroulement de l'opération d'évacuation déclenchée à Chibougamau, mardi soir. À peine «une centaine de récalcitrants» ont tardé à respecter la consigne d'évacuation, selon le ministre Bonnardel.

«Il y a toujours quelques personnes qui résistent, a commenté le premier ministre. Je comprends que c'est angoissant de laisser sa maison, mais il faut penser à sa propre sécurité d'abord. Donc je dis à tous les Québécois: ne mettez pas votre vie en danger. Quand on vous demander d'évacuer, c'est qu'il y a un risque réel.»

Le premier ministre a salué l'entraide dont les gens de la région ont fait preuve. «J’ai été vraiment impressionné, hier soir. Sur les médias sociaux, on voyait des messages de gens qui offraient aux évacués de venir habiter chez eux, a souligné M. Legault. Il y a vraiment une solidarité exceptionnelle encore chez les Québécois.»

À l’Assemblée nationale, la ministre responsable du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest, a assuré que les gens de sa région sont prêts à accueillir davantage de citoyens évacués, si nécessaire.

Un programme d’aide financière pour les évacués inspiré de celui qui avait été mis en place à Lac-Mégantic sera bientôt offert. « Notre objectif, c'est de couvrir toutes les dépenses extraordinaires que vous avez eu », a résumé M. Legault.

À son arrivée au Centre des opérations gouvernementales de la Sécurité publique, à Québec, M. Legault a souligné que la municipalité de Saint-Félicien se prépare à recevoir les citoyens de Chapais, dans l’éventualité où ces derniers doivent être de nouveau évacués.

Au moment d'écrire ces lignes, toutefois, l'ordre d'évacuation n'avait toujours pas été donné par la mairesse Isabelle Lessard. Ceux qui quittent de façon volontaire sont invités à afficher un formulaire d'identification sur leur porte avant de quitter.

Mistissini refuse d'évacuer

Jusqu'à maintenant, environ 11 400 personnes ont dû évacuer en raison des 150 feux de forêt qui sévissent essentiellement en Abitibi, dans le Nord-du-Québec, en Mauricie et au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Mais le nombre d’évacués pourrait rapidement grimper à 16 000 personnes, a prévenu M. Legault, en annonçant que les 4000 membres de la municipalité de village cri de Mistissini, dans le Nord-du-Québec, étaient invités à évacuer.

«On demande d’évacuer Mistissini. [...] On va prendre le temps de le faire comme il faut, mais il y a un risque, donc c’est important d’avoir la collaboration de tout le monde », a déclaré le premier ministre.

Or, cette collaboration semblait encore loin d'être acquise, mercredi après-midi. «Legault ne dirige pas notre communauté», a rappelé le chef Michael Petawabano, dans un Facebook Live.

«Il n'y a pas de danger, nous sommes en sécurité», a-t-il insisté, en invitant les membres de sa communauté à ne pas «céder à la panique», et à attendre ses consignes.

D'autres évacuations ont été ordonnées à Senneterre, en Abitibi-Témiscamingue, de même qu'à Lebel-sur-Quévillon (2000 personnes), où les réservoirs de mazout de l’usine de pâte Nordic Kraft inquiètent.

«Les bonnes nouvelles, c’est que la situation s’est améliorée et est sous contrôle sur la Côte-Nord. Pas mal tout le monde est revenu à la maison à Sept-Îles», a relaté M. Legault.

Des actions s’imposent, selon les partis d'opposition

Lors des points de presse des partis d’opposition, mercredi matin, le chef parlementaire de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois a invité le gouvernement à «mettre les bouchées doubles» en matière d’adaptation aux changements climatiques. 

«Il faut que le printemps 2023 soit un point tournant», a-t-il signalé. 

À son tour, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a réclamé un «engagement solennel» de la part du premier ministre afin que les élus puissent débattre, prochainement, des solutions à mettre de l’avant. 

Considérant le «lien causal direct» entre l’incidence des feux de forêt et les changements climatiques, le chef libéral par intérim, Marc Tanguay, croit qu’il faudra «mettre à jour tous les plans» gouvernementaux en conséquence. 

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