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Feux de forêt: ces photos de Chibougamau déserte frappent l'imaginaire

Les résidents ont rapidement obéi à l’ordre d’évacuation, vidant la ville

Chibougamau
Le centre-ville de Chibougamau était quasi désert ce mercredi au lendemain de l'évacuation de la ville en raison de la menace des feux de forêt. Photo fournie par René Martel


Devenue «désertique» après l’évacuation de la grande majorité de ses 7500 résidents, la ville de Chibougamau – à 230 km au nord du lac Saint-Jean – se prépare à nouveau à se battre contre le feu, elle qui l’avait échappé belle en 2005.

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C’est vidée de la plupart de ses habitants que Chibougamau a ouvert les yeux ce matin.

Une situation d’autant plus anormale que quelques heures plus tôt, les résidents avaient fui en masse le feu qui menace leur ville, prenant le risque très au sérieux et créant une effervescence jamais vue dans la place.

«C’est désertique si on compare à d’habitude. (...) C’est une vision un peu apocalyptique, à voir seulement des véhicules d’urgence dans les rues généralement si animées c’est déstabilisant», lance René Martel, journaliste de la station Planète 93,5.

Il était environ 19h30 mardi lorsque les Chibougamois ont reçu l’ordre d’évacuation.

Chibougamau
Seuls les services d'urgence, du personnel pour protéger la ville contre le feu et quelques récalcitrants se trouvent toujours à Chibougamau. Photo fournie par René Martel

J’étais à la maison. «Le coffre te sort, ben voyons donc». Mais ensuite, tu te resaisis et tu te dis «go, on va au front». Dans mon cas ça a été de retourner à la station pour informer la population», raconte celui qui a pu demeurer en place, faisant partie des mesures d’urgence.

Congestion monstre

«Ça s’est calmé depuis hier. Le choc est passé. L’attention est maintenant tournée vers les gens de Chapais qui sont en attente de voir s’ils vont être évacués. Les gens de Saint-Félicien se préparent à les recevoir.»

Le journaliste raconte que la population a rapidement répondu à l’ordre d’évacuation, ce qui a eu des conséquences imprévues.

«Il y a eu un boum d’autos. Les infrastructures routières ne sont pas faites pour avoir un tel flot de véhicules. Ça a jamé. Des gens avaient besoin d’essence, il y avait des réparations dans le parc. Pour certains ça a pris 10 heures pour le traverser. Ça avançait à 10-15 km/h.»

Environ 230 km séparent Chibougamau de Saint-Félicien, essentiellement dans la Réserve faunique Ashuapmushun, communément appelée le parc de Chibougamau.

Ce matin (mercredi), les policiers ont fait du porte-à-porte. Vers midi, la Sûreté du Québec disait que l’ordre avait été suivi par 90 à 92% des résidents.

Chibougamau
René Martel, journaliste et animateur Planète radio 93,5 Chibougamau, continue à informer les gens pendant que le feu menace. Photo tirée du compte Facebook de René Martel

«Des gens sont réfractaires à s’en aller. Certains sont dans le besoin, d’autres ont une peur atroce de sortir de leur maison ou ne veulent pas laisser leurs animaux de compagnie ou n’avaient pas de véhicule et ne voulaient pas laisser leurs animaux de compagnie», révèle M. Martel.

Protection

Chibougamau a peut-être pris des airs de ville fantôme, mais la résistance s’organise.

«On se prépare à attaquer le feu s’il s’approche trop près. Il est actuellement à 15 ou 20 km, mais hier (mardi) il a parcouru une vingtaine de km. Si on avait évacué Chapais en même temps, ça aurait été le capharnaüm.»

Des policiers ont pris la relève des équipes en place et des ambulanciers ont fait de même avec leurs collègues.

«Les employés des travaux municipaux sont là. Des travailleurs forestiers sont restés. On a besoin d’eux pour faire les coupe-feux autour de la ville que la municipalité avait commencé à faire (...). En 2005, les flammes se sont approchées à moins de 500 ou 600m de la ville. Les gens connaissent la musique», affirme-t-il.

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