Feux de forêt à Chibougamau: évacuation éprouvante pour cette mère de famille
Seule avec ses enfants et sans voiture, la dame raconte la tension qui régnait chez les habitants mardi soir
Sans voiture et seule avec ses deux enfants, la soirée d’une mère de famille de Chibougamau a vite tourné au cauchemar lorsque sa voisine est venue lui annoncer qu’elle n’avait plus que sept heures pour évacuer la ville mardi soir.
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«J’étais à Chibougamau avec deux enfants sans véhicule donc c’est certain que ça ajoutait un stress supplémentaire. Mon conjoint était à l’extérieur avec le véhicule pour le travail et il voulait venir nous chercher, mais c’était bloqué», souligne Nathalie Bellerose, encore bouleversée de ce qu’elle et les enfants ont vécu.
«C’était une évacuation préventive, mais on a ramassé l’essentiel et on est parti sans savoir quand et si on allait revenir», ajoute-t-elle.
Elle se considère d’ailleurs comme très chanceuse d’avoir finalement pu compter sur l’aide d’amis qui lui ont offert d’utiliser leur deuxième véhicule afin d’évacuer vers Roberval. Un trajet qui aura duré plus de sept heures.
La difficulté à capter du réseau cellulaire sur le trajet n’a en aucun cas aidé à diminuer son stress. Son conjoint, lui, a passé la nuit à attendre sa famille avec impatience à La Doré, avant qu’elle n’arrive finalement à bon port vers 5h30 du matin.
«C’était long et j’ai vraiment eu peur. Ça va mieux maintenant, mais j’aimerais mieux être chez moi», confie sa petite fille de 10 ans, Odélia.
Un élan de panique
Même si les autorités ont dit que l’évacuation s’était bien déroulée dans l’ensemble et que les 7500 habitants de Chibougamau avaient été disciplinés et respectueux, Nathalie Bellerose raconte qu’elle a quand même été témoin de scènes qui l’ont inquiétée. Un autre évacué s’est notamment désorganisé et s’en est pris à d’autres automobilistes dans le trafic.
«J’étais seule avec mes enfants dans la voiture et vers 2h du matin, un homme est sorti de son véhicule et est venu ouvrir ma portière en colère», témoigne celle qui dit avoir eu très peur.
La dame dit également avoir assisté à de nombreux dépassements illégaux dans la voie inverse. Des altercations auraient même eu lieu au bord de la route au cours de la nuit.
«C’était extrêmement dangereux parce qu’il y avait des polices qui circulaient à grande vitesse vers Chibougamau à certains moments. Ça aurait vite pu tourner au drame», estime-t-elle, heureuse que le pire ait été évité, tant pour les feux que lors de l’évacuation qui l’aura marquée.
«On sentait vraiment un vent de panique ou de course contre la montre. Il fallait évacuer rapidement et ce n’était pas évident parce qu’on ne savait pas ce qui allait se passer. Même moi à un moment donné, j’ai appelé mon frère et je pleurais», raconte la femme, en sanglots.