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Son véhicule pris par un glissement de terrain en Haute-Gaspésie: «J’ai eu peur mon Dieu quand ça a levé»

Éboulement route 132 Johnny Robinson
L’éboulement de mardi qui a failli coûter la vie à Johnny Robinson. On voit son véhicule sur un amas de terre. Photo tirée du Facebook de Donald Lafontaine


Les pluies diluviennes en Gaspésie, mardi, ont causé un glissement de terrain qui a bloqué la route 132, mais aussi donné toute une frousse à un résident du secteur dont le véhicule s’est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.

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Johnny Robinson avait quitté Longueuil, mardi à midi, pour revenir chez lui à Madeleine-Centre, un des trois anciens villages qui forment aujourd’hui Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine, où il habite depuis «quatre ou cinq mois».

Il était entre 21h et 21h30 et l’automobiliste, qui venait de parcourir environ 800 km, n’était qu’à une dizaine de sa destination.

«Je m’en venais à 60 [km/h] et tout ce que j’ai vu c’est une plaque noire. On ne voyait rien, absolument rien. La mer était grosse. Il ventait, mouillait à verse et il y avait de la brume à tout casser», a expliqué le retraité de 65 ans.

«Quand je suis arrivé à la plaque noire je suis parti au vol. Oui j’ai eu peur mon Dieu quand ça a levé. Très peur, très, très peur. J’étais sous le choc», insiste-t-il.

Chanceux dans sa malchance

Heureusement pour M. Robinson, son véhicule n’a pas été enseveli immédiatement. Il s’est retrouvé incliné du côté conducteur, mais presque sur le dessus de la butte.

«D’après moi ça avait déjà commencé à tomber et ça a continué ensuite. Après que je sois sorti ça a l’air que mon véhicule s’est fait enterrer pas mal.»

La porte du côté conducteur ne s’ouvrant pas, il a dû mettre ses pieds sur le volant pour sortir du côté «helper».

«Je voulais me rendre à Manche-d’Épée [le village juste avant Madeleine-Centre] mais [la plaque] était trop large. Je suis retourné sur mes pas pour prendre la direction de Gros-Morne», raconte-t-il.

«Je suis venu à bout de pogner l’asphalte. J’étais traversé de bord en bord [par la pluie]», rappelle-t-il.

Retour difficile

Sur son chemin, il croise finalement un automobiliste, mais il n’est pas encore au bout de ses peines.

«Il n’a pas voulu m’embarquer parce qu’il ne me croyait pas. Il a continué puis a viré de bord. Quand il a vu mon véhicule sur le tapon de terre, les lumières allumées il a compris. Il m’a embarqué et m’a débarqué à Gros-Morne», dit-il.

«De là un ami m’a ramené par chez nous par les anciens chemins en haut des précipices, ajoute M. Robinson. Une chance qu’il avait un quatre pattes parce qu’on ne passait pas. L’eau avait mangé les chemins et il y avait des canaux d’un pied et demi.»

Bien qu’il pense être craintif lorsqu’il repassera sur ce tronçon de la 132, le sexagénaire ne compte pas s’empêcher de reprendre la route.

«Quand je vais repasser par là je vais y aller bien, bien tranquillement. C’est dangereux, tu ne peux rien faire quand ça te tombe dans face comme ça [...] Si je n’étais pas sorti de là, probablement que je serais mort», croit Johnny Robinson.

Une route à risques

La circulation avait repris en alternance, ce midi, sur la route 132, a indiqué le maire de Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine.

«Je n’ai que des félicitations à donner au ministère des Transports, à la Sécurité publique et à Hydro-Québec», a avancé Joël Côté, plus que satisfait de la rapidité de leur réponse.

La municipalité de 280 habitants offre un paysage à couper le souffle. Mais il y a parfois un prix à payer.

«Ce glissement était exceptionnel, mais les glissements ou les chutes de roche ne sont pas rares. Il m’est déjà arrivé de me trouver face à une roche grosse comme le devant de mon Jeep. En hiver, j’ai déjà frappé trois avalanches en 90 km. C’est comme ça la vie entre la mer et la montagne», dit-il avec philosophie, encourageant les gens à ne pas prendre la route lorsque les conditions sont extrêmes.

Y voit-il un lien avec le réchauffement climatique?

«Je ne suis pas un spécialiste, mais eux nous disent que les inondations qui arrivaient aux 100 ans, arrivent maintenant aux 20 ans, et celles aux 20 ans, maintenant aux cinq ans. On voit l’effet. Ici la mer frappe aux portes des chalets de la rue de l’Anse. Les gens aiment se construire au bord de la mer, mais ils devront s’habituer à la voir de plus loin», conclut-il.

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