Feux de forêt à Lebel-sur-Quévillon: une fin de grossesse dans le stress pour une évacuée
Elle pourrait être contrainte d’accoucher à plus de 600 km de chez elle
Une femme à 10 jours de son accouchement se prépare à donner naissance loin de chez elle, alors qu’elle a été évacuée de Lebel-sur-Quévillon, où elle a dû abandonner toutes les affaires du futur bébé.
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«Je suis censée accoucher le 17 juin, donc autant dire que ça peut être n’importe quand! Comme je ne sais pas quand je vais pouvoir rentrer chez moi, je n’ai pas de bassinette, j’ai pris le minimum», explique Caroline Ethier, 27 ans, qui a été évacuée vendredi dernier à cause des feux de forêt qui font rage.
La jeune femme se préparait à accoucher à Alma, dans moins de 10 jours. Mais avec les incendies, les plans ont changé du jour au lendemain.
«J’avais des suivis pour ma grossesse, mais là je vais où? Est-ce que n’importe qui va me prendre?» se questionne-t-elle, en confiant être très anxieuse.
L’incertitude plane
Surtout que pour le moment, personne ne sait quand les résidents de cette petite municipalité de l’Abitibi-Témiscamingue vont pouvoir rentrer chez eux.
«Si le vent change, tout peut changer d’un moment à l’autre», s’inquiète Mme Ethier, qui a trouvé refuge chez son beau-père à Lanoraie, dans Lanaudière, avec son conjoint et leurs deux enfants.
Une autre source de stress pour la jeune femme qui vit dans l’incertitude depuis presque sept jours.
En conférence de presse hier, le maire de Lebel-sur-Quévillon, Guy Lafrenière, n’a pas pu éclairer ses citoyens.
«Il n’y a pas de date officiellement de retour encore. On espère que ce sera dans pas long, mais on ne peut pas promettre une date», a-t-il déclaré.
Aide financière espérée
Évidemment, l’évacuation représente aussi un coût important pour les sinistrés qui ne peuvent plus travailler.
«C’est dur, on n’est pas chez nous, tout est à nos frais. On n’a pas de dédommagement. Les factures et les paiements rentrent dans les comptes, mais pas le salaire», poursuit Mme Ethier qui se prépare à devoir racheter de nombreux produits pour son bébé qu’elle a dû laisser chez elle à Lebel-sur-Quévillon.
Comme elle, plusieurs espèrent que le gouvernement du Québec débloque rapidement des fonds d’urgence pour soutenir les familles, comme l’a annoncé mercredi François Legault.
«C’est sûr que les dépenses augmentent», explique pour sa part Jacynthe Barrette, qui a fui à Val-d’Or, chez sa sœur.
En sécurité loin des feux, les citoyens gardent les yeux rivés sur les nouvelles.
«Je ne suis pas capable de me concentrer ou de travailler. Je ne suis pas capable de ne pas regarder les nouvelles. C’est vraiment le stress de ne pas savoir, de ne pas pouvoir planifier», assure Jacynthe Barrette, qui tente de rester positive en se disant qu’elle est en sécurité.