Trump risque de perdre les pédales, face à des accusations imminentes

Tout indique que des accusations criminelles fédérales contre Donald Trump sont imminentes dans l’affaire des documents volés. Ça va brasser.
Lundi, le procureur spécial Jack Smith a convoqué les avocats de l’ex-président dans ce qui semblait être la dernière étape avant le dépôt d’accusations formelles.
C’est Trump lui-même qui a vendu la mèche en lançant un message enflammé sur son réseau TruthSocial. Ces accusations ne seront pas une grande surprise, mais elles auront sans doute des retombées politiques pas banales.
Crimes sérieux, preuves accablantes
De toutes les allégations criminelles qui pendent au-dessus de la tête de l’ex-président, ce sont celles des documents qu’il a emportés en quittant la Maison-Blanche qui ont le plus de chances d’aboutir à un verdict de culpabilité.
Les preuves déjà connues sont accablantes. Trump a volé les documents. Il prétend que ceux-ci étaient déclassifiés et qu’il était en droit de les conserver. C’est faux.
Son équipe et lui se sont apparemment rendus coupables de multiples entraves à la justice. La dernière révélation dans ce sens est digne d’un scénario burlesque : des vidéos de sécurité auraient été détruites lors du drainage de la piscine de Mar-A-Lago. Ça ne s’invente pas.
D’autres révélations, plus troublantes, suggèrent que des documents sensibles sur les dispositifs de défense de l’Iran auraient été partagés avec l’Arabie saoudite. Les Saoudiens font pleuvoir des millions sur Trump et ses proches depuis quelque temps, mais ce n’est qu’une coïncidence.
Ce sont des crimes sérieux. Un général de l’aviation américaine vient d’écoper de trois ans de prison pour une affaire semblable. Aussi, quoi qu’en dise Trump, il n’y a aucune commune mesure entre les allégations contre lui et les affaires de documents classifiés conservés par erreur par Joe Biden et Mike Pence.
Retombées politiques
Si un procès a lieu, il tombera au milieu des primaires de 2024, ce qui n’empêchera pas Trump de remporter l’investiture républicaine.
Comme en 2016, Trump jouera le rôle de la victime d’un État malveillant et il n’hésitera pas à englober ses partisans dans cette victimisation. De plus, même si les preuves contre lui sont limpides, il parviendra à convaincre ses électeurs de sa version totalement fictive. Comme la plupart des opposants républicains de Trump ont une peur maladive de le contredire, ce ne sera pas difficile.
Trump se dira aussi victime d’interférence électorale de la part d’un système judiciaire qu’il accuse d’être à la solde des démocrates et de l’État profond.
Un autre élément important de la réaction de Trump à l’imminence de sa mise en accusation est son appel à peine voilé à la violence, alors qu’il invite ses partisans à se battre pour sa défense. Il n’y aura pas de grandes manifestations dans les rues, mais des actes de violence isolés de la part de ses plus fanatiques partisans sont à prévoir.
Par conséquent, la prochaine campagne présidentielle n’aura rien de normal, d’autant plus que Trump a de bonnes chances de perdre les pédales. S’il perd le contrôle, ça n’aidera pas ses chances devant les tribunaux, mais l’électorat n’est pas un tribunal et cet ex-président accusé de crimes graves et assoiffé de vengeance a encore des chances d’être reporté au pouvoir.