Criminalité à Montréal: des chiffres préoccupants, selon un ex-enquêteur
L'augmentation des crimes violents est terrible et elle a un impact direct sur le sentiment de sécurité de la population, estime l’ex-enquêteur au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), André Gélinas.
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«Cela affecte quotidiennement les gens dans leurs déplacements. Ils sont plus stressés de prendre les transports en commun et ils font plus attention le soir», a-t-il mentionné au micro de Philippe-Vincent Foisy via QUB radio.
Le Journal a révélé que les meurtres sont en hausse de 43% à Montréal. À ce sujet, M. Gélinas a apporté une précision en portant une attention particulière aux tentatives d'enlever la vie à quelqu'un.
«Une tentative, c’est un meurtre qui a échoué. L’intention était de tuer. Alors, en termes de gravité objective, nous en sommes au même point.»
Du même élan, il a ajouté que les succès de la médecine d'urgence ont permis de réduire le nombre de meurtres.
Attirer des policiers à Montréal
André Gélinas est conscient que le recrutement de main-d'œuvre n’est pas facile au sein du SPVM. Il explique cette réalité, entre autres, en raison de groupes qui s'acharnent sur les policiers et qui veulent développer un réflexe de profilage racial ou de racisme systématique lorsque la force est utilisée dans une intervention.
«Le policier qui a le choix entre travailler dans un environnement plus favorable et moins dangereux va se demander si cela lui tente de se faire filmer, aller en déontologie et de se faire vilipender sur la place publique.»
Récemment, M. Gélinas a eu le sourire aux lèvres lorsqu’il a entendu une professeure se demander si elle allait se faire filmer en classe à la suite du scandale dévoilé à QUB radio où une enseignante criait après les élèves.
«C’est le quotidien des policiers à Montréal. Avec les téléphones cellulaires, tout le monde peut se transformer en journaliste, mais avec sa perspective et le bout qui fait uniquement son affaire de diffuser.»
En guise de conclusion, André Gélinas a mentionné que le gouvernement fédéral est totalement en dichotomie avec la réalité actuelle en lien avec les fusillades et la crise des armes à feu.
«On pense au projet C-21 qui ne s’attaque pas au problème et C-5 qui a aboli des peines minimales obligatoires», déplore-t-il.