Roland-Garros: direction finale en double pour Leylah Fernandez
PARIS | Gagner un titre majeur, que ce soit en simple ou en double, demeure un rêve pour Leylah Annie Fernandez. Et elle aura la chance de le réaliser dimanche en finale du double féminin à Roland-Garros.
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«Tous les joueurs rêvent de jouer et de gagner un Grand Chelem, de ramener le trophée à la maison», s’est exprimée Fernandez en conférence de presse vendredi, après avoir gagné, aux côtés de l’Américaine Taylor Townsend, la demi-finale face aux deuxième favorites, Coco Gauff et Jessica Pegula, des États-Unis.
«J'ai dit à Leylah, après le match: "c’est exactement ce qu'on a mis en place et construit depuis quelques mois", a relaté Townsend. [...] On avait perdu contre Coco et Jessica à Miami [en finale]. On a tiré des leçons et on est parvenues à rester concentrées [vendredi].»
«Mais le travail n'est pas terminé. Il nous reste un match. Cependant, cette victoire m’a encore plus motivé, et je suis sûr que c'est la même chose pour Leylah», a-t-elle poursuivi.
Sourire contagieux
C’est une Leylah joyeuse et blaguant avec sa partenaire qui s’est présentée devant les médias. Toute une différence avec celle qui avait pleuré au terme de sa défaite au deuxième tour en simple.
Tout comme Townsend, qui s’est inclinée d’entrée de jeu en solo après avoir réussi à se qualifier, Leylah a rapidement retrouvé le sourire.
Il faut dire que la relation qu’ont développé les deux filles y est pour beaucoup. Elles ne font équipe que depuis quelques mois, mais elles ont atteint la finale à Miami, en avril, puis les quarts de finale sur la terre battue de Charleston et les demi-finales à Madrid.
«La chose la plus importante, c’est d’avoir de la chimie à l’extérieur du court, a assuré Fernandez. Je ne pense pas qu'on s’était déjà parlé avant Indian Wells [en mars].»
«En fait, je ne la connaissais pas avant!» a confirmé Townsend.
«Ton jeu, c’est de la merde!»
Leur lien a donc rapidement évolué, la confiance s’est installée et l’honnêteté est au rendez-vous.
«Quand Taylor voit que je joue mal, elle n'a pas peur de me dire: "Ok, ton jeu, c’est de la merde!"», raconte Leylah.
Le duo se complète bien. Entre la personnalité extravertie de Townsend, qui célèbre en dansant et qui ne craint pas ses opinions, et la timidité de Fernandez, il y a un parfait équilibre.
«Je pense que c'est parfait pour moi, a mentionné la Québécoise de 20 ans. Je vois la confiance qu’elle a en elle, et ça m’aide dans les moments cruciaux. Par exemple, aujourd’hui [vendredi], mes jeux au service étaient très serrés. Elle me disait: "Allez, tu vas y arriver, concentre-toi sur le prochain service, sur le prochain point". J’effaçais donc complètement de ma mémoire toutes les erreurs passées, ce qui est aussi bon en simple.»
Les yeux sur un premier majeur
Dimanche, la paire Canado-Américain tentera de gagner un premier titre du Grand Chelem chez les seniors. Fernandez a été finaliste aux Internationaux des États-Unis en 2021, tandis que Townsend avait disputé la finale du double féminin l’année dernière à New York.
Chez les juniors, Leylah a gagné Roland-Garros en 2019 et l’Américaine de 27 ans a triomphé aux Internationaux d’Australie en 2012.
La 49e joueuse mondiale en simple pourra aussi sauver l’honneur du Canada, puisque Bianca Andreescu a perdu en finale du double mixte jeudi. L’Ontarien Robert Shaw sera aussi du match ultime en quad fauteuil roulant en double, samedi.
Avec son père
En plus de son entraîneur Julian Alonso, Leylah pourra compter sur la présence de ses proches sur le Philippe-Chatrier.
«Mon père [Jorge] est venu ici avec ma sœur [Bianca, après un tournoi de tennis au Portugal], alors je suis très contente, parce que je ne l'ai pas vu depuis longtemps. Ça fait du bien d’avoir ma famille avec moi», a dit Fernandez.
▶ La finale opposera dimanche Leylah Annie Fernandez et Taylor Townsend à la Chinoise Xinyu Wang et la Taiwanaise Su-Wei Hsieh.