Trop violent pour être libéré: un proxénète récidiviste qualifié de «parasite» devra purger la totalité de sa peine de détention
La Commission des libérations conditionnelles s’oppose à ce qu’il sorte de derrière les barreaux
Un violent proxénète récidiviste déjà qualifié de «parasite» pour avoir drogué des filles afin qu’elles se prostituent jour et nuit devra rester derrière les barreaux jusqu’à la fin de sa sentence.
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«Il n'existe pas à ce stade-ci de programmes de surveillance dans la collectivité pouvant protéger adéquatement la société» a récemment conclu la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC), en refusant de libérer Marty «Fata» Antoine.
L'homme aujourd'hui âgé de 40 ans avait été condamné en 2015 à une peine de neuf ans et demi de détention pour avoir exploité trois jeunes femmes. Une fois sous son joug, elles avaient été forcées de se prostituer et avaient subi de la violence.
Le souteneur les droguait même afin qu’elles enchaînent des clients. Elles devaient être disponibles sept jours sur sept, 24 heures sur 24 et lui remettre tous leurs gains.
Risque trop grand
À l’époque, le juge Thierry Nadon l’avait qualifié de «parasite».
«Un parasite, c’est quelqu’un qui vit aux dépens d’autrui, de la société, et c’est exactement ça ici», avait-il commenté.
Depuis sa détention, le proxénète a fait peu d’efforts pour se réhabiliter et préconise toujours des comportements violents. Même s'il a déjà purgé le 2/3 de sa peine, il ne pourra ainsi pas bénéficier de sa libération d’office puisque la CLCC est convaincue qu’il commettra une «infraction causant la mort ou un dommage grave à une autre personne» s’il sort de détention.
Il collectionne en effet les infractions: propos injurieux envers le personnel, possession de drogue ou des bagarres, dont il est souvent l’instigateur.
Si une diminution de ses mauvais comportements avait été constatée entre 2020 et 2021, il a démontré depuis que le recours à la violence était toujours une façon pour lui «d’évacuer [ses] frustrations».
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«Je vais te trouver»
En mars 2022, il a en effet menacé de mort une agente correctionnelle, qui tentait de contenir des détenus qui faisaient du grabuge. Elle avait dû déployer un irritant chimique pour les contrôler.
«Fait attention je vais te retrouver, je sors bientôt, je vais te trouver, je vais te tuer», lui avait lancé Marty Antoine.
«La victime considère que vous avez les moyens de mettre vos menaces à exécution», ont noté les commissaires Véronique Buisson et Luc Chamberlain.
Pour cette infraction, il a récemment écopé d’une peine de six mois, qui s’ajoute à celle qu’il purgeait déjà.
Avant d’être condamné en 2015, Marty Antoine avait déjà passé cinq ans à l’ombre pour avoir utilisé des adolescentes de 13, 14 et 16 ans comme esclaves sexuelles. Il avait aussi été contraint à purger sa peine au complet à l’époque.
Fait à noter, seulement une poignée de criminels ne sont pas éligibles à une libération au 2/3 de leur sentence.