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Venue d’Ukraine, évacuée de Chibougamau: «Nous, au moins, on est en sécurité»

Une mère et sa fille adoptée en Ukraine ont eu une pensée pour les compatriotes de cette dernière, pris sous les bombes depuis plus d’un an

Venue d’Ukraine, évacuée de Chibougamau: «Nous, au moins, on est en sécurité»
Nicolas St-Pierre, Journal de Québec


L’inconnu entourant l’évacuation de mardi à Chibougamau a rappelé le stress vécu lors de son adoption à une jeune femme d’origine ukrainienne qui habite au Québec depuis 2011. L’image a tout autant frappé sa mère, qui affirme que le vécu de ses enfants lui fait relativiser son propre malheur.

«Mon chum est monteur de ligne et il a appelé son boss pour dire qu’il était volontaire pour rester. Je capotais, je ne savais pas quoi faire, je ne savais pas je partais avec qui, et comment sortir ou même si je restais avec lui», lance Rozaly Gagné, qui est arrivée au Québec en juillet 2011. 

La jeune femme, maintenant âgée de 20 ans, est originaire de Sébastopol, une ville du sud-ouest de la Crimée. Cette région de l’Ukraine a été annexée par Vladimir Poutine et la Russie en 2014.

«La dernière fois que j’ai vécu un stress comme ça, c’était à mon adoption. C’était hallucinant», ajoute-t-elle. 

«Eux l’ont vécu»

Évacuée une première fois d’un secteur de villégiature jusqu’à Chibougamau, sa mère raconte que cette fois elle ne savait aucunement à quoi s’attendre. 

«Même moi j’étais stressé, mais j’avais une petite pensée parce que les enfants viennent d’Ukraine et en ce moment c’est l’enfer là-bas», souligne, Dominique Simard qui a adopté ses deux enfants Rozaly et Marc-Antoine dans le pays envahi en entier par la Russie l’an dernier. 

«C’est ma fille qui m’a fait réaliser ça quand elle m’a dit qu’elle l’a déjà vécu, ce stress, de ne pas savoir où tu t’en vas et avec qui tu t’en vas. Tout ce stress qu’on vit actuellement, eux l’ont vécu à 7 et 8 ans quand ils ont quitté l’orphelinat», précise Mme Simard. 

Venue d’Ukraine, évacuée de Chibougamau: «Nous, au moins, on est en sécurité»
Nicolas St-Pierre, Journal de Québec

Pire ailleurs

Même si le stress est une réaction normale devant l’inconnu, Mme Simard souligne qu’il faut «relativiser puisque des gens vivent des choses bien pires que ça». 

«Tout le monde devait évacuer et on était tous dans nos voitures, mais la même journée, une centrale hydroélectrique a été bombardée en Ukraine et les gens étaient tous confinés avec des inondations, nous, au moins, on est en sécurité » 

Elle dit d’ailleurs avoir une pensée pour ces réfugiés qui à travers des convois, doivent quitter leur nid vers l’inconnu, laissant bien souvent toute une vie derrière. Dans bien des cas, ces réfugiés ne retrouvent jamais leur maison, ce qui ne sera fort heureusement pas le cas des évacués de Chibougamau.

«Ils quittent leur pays, sans savoir où aller et ce qu’il va se passer. Ça nous ramène à se dire qu’il y a des trucs très graves qui se passent dans le monde actuellement», conclut la mère.







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