Une armée d’artisans québécois derrière le succès de «Spider-Man: à travers le Spider-Verse»
Le film actuellement le plus populaire dans les salles de cinéma d’Amérique, Spider-Man: à travers le Spider-Verse, a été créé grâce à la contribution d’une véritable petite armée d’artisans québécois.
Pas moins de 68 des quelque 1000 personnes qui ont travaillé sur cette suite du révolutionnaire Spider-Man: dans le Spider-Verse, lauréat de l’Oscar du meilleur film d’animation en 2019, sont basées à Montréal et à Québec.
De ce nombre, quatre animateurs 3D ont œuvré spécifiquement à donner vie aux personnages et aux décors de ce long métrage qui a déjà surpassé le demi-milliard de dollars de recettes dans le monde.
Installé à Québec, Jean-Philippe Welsh a investi un an de labeur pour créer deux des 140 minutes d’animation de Spider-Man: à travers le Spider-Verse.
«Tu ne le réalises pas quand tu travailles dessus, mais je suis allé le voir à la sortie. Il y a des moments super émotifs dans le film et on dirait que ça venait me chercher dix fois plus à cause de la fierté d’avoir pu faire partie de ce projet.»
Une chance unique
À titre d’animateur 3D, Jean-Philippe Welsh a travaillé sur des projets d’envergure comme la troisième saison de la série Stranger Things ou encore les films d’animation Hotel Transylvanie et Les Mitchell contre les machines.
Tout cela paraît très bien dans un curriculum vitae, mais à ses yeux, rien n’égale la chance d’avoir pu mettre sa touche au second volet des aventures animées de ce Spider-Man nouveau genre, développé par Sony Pictures Imageworks.
Il avait raté sa chance pour le premier, il n’était pas question que ça se reproduise pour le second.
«Le premier a tellement chamboulé l’industrie en termes de développement artistique et de développement de l’animation. Après sa sortie, il y a tellement d’autres projets qui ont été influencés ou qui se sont adaptés que je voulais faire partie du deuxième chapitre, voir ce que nous allions offrir au public de plus.»
Climat toxique?
L’accouchement de cet ambitieux projet n’aurait cependant pas été de tout repos. Selon une enquête du journal Vulture, une centaine d’artisans auraient quitté le projet depuis sa mise en chantier en raison d’un climat de travail toxique.
Sous le couvert de l’anonymat, des employés ont dénoncé un rythme de travail infernal et des changements incessants aux scènes, au point où la sortie du troisième volet, Spider-Man: Beyond the Spider-Verse, serait repoussée au-delà de la date prévue du printemps 2024.
Jean-Philippe Welsh assure qu’il compte parmi ceux qui gardent un bon souvenir de la création du film.
«Côté créatif, c’est un projet très ambitieux. Ça m’a demandé de repousser mes limites sur chacune des scènes sur lesquelles je travaillais. J’ai probablement quelques cheveux gris de plus sur la tête, mais je suis infiniment fier du résultat de mes efforts et de ceux de mes collègues», dit-il.