Une loi est nécessaire pour encadrer la haine sur les réseaux sociaux, croit Léa Clermont-Dion
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Léa Clermont-Dion, qui a reçu son lot de messages virtuels désobligeants au fil des années, est formelle: il faut une loi pour encadrer les propos haineux et discriminatoires sur les réseaux sociaux.
Cette loi, la réalisatrice de 32 ans y croit tellement qu’elle s’est elle-même rendue porter une pétition à l’Assemblée nationale pour demander au gouvernement du Québec de former tous les policiers en matière de cyberviolences. Son but? L’adoption d’un projet de loi où un ombudsman pourrait faire retirer les propos haineux des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) lorsqu’il y a plainte.
«C’est une façon d’avancer et de dire qu’on ne va pas se taire, poursuit-elle. Même si certaines personnes voudraient qu’on se taise, moi je n’ai pas honte de ce que j’ai à dire.»
Expériences
Avec les années, Léa Clermont-Dion s’est forgé une carapace contre les commentaires souvent outranciers qu’elle reçoit ; ce qui arrive principalement lorsqu’elle émet des opinions politiques, féministes ou donne son opinion sur des enjeux sociaux.
Récemment, une de ses interventions dans une discussion à l’émission Tout le monde en parle lui a valu des centaines de messages désobligeants, sexistes et «sexualisants». «J’ai reçu des montages photos pornographiques de ma personne qui ont été diffusés sur Twitter», raconte Léa Clermont-Dion.
Elle avoue avoir même voulu porter plainte contre un individu qui avait associé son livre Les superbes à Marc Lépine. Cependant, pour avoir été confrontée à un long processus judiciaire par le passé (sa série, T’as juste à porter plainte, documente le long processus judiciaire qu’elle a vécu en portant plainte pour agression sexuelle en 2017), elle a choisi de passer son tour.
Impacts et éducation
Développement de l’anxiété et du stress, hypervigilance, insomnie: les impacts sont nombreux chez les gens qui vivent du harcèlement virtuel et de la cyberintimidation. «Ma famille et moi ne lisons simplement plus les commentaires.»
Léa Clermont-Dion croit toutefois à l’éducation pour prévenir et contrer la haine.
«Je pense qu’il faut mieux encadrer la liberté d’expression et surtout, qu’il y ait plus d’éducation dans les écoles sur les relations égalitaires et les enjeux actuels qui polarisent énormément», estime-t-elle.