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De l’ail québécois à l’année en épicerie grâce à un couple d’agriculteurs de 21 ans

Ils seront les premiers producteurs du Québec capables de fournir une grande chaîne d’alimentation 12 mois par an

Karine Fournier et Nicolas Taillefer
Nicolas Taillefer et Karine Fournier, jeunes agriculteurs grâce à qui il sera possible d’acheter de l’ail québécois à l’année au IGA à partir de cet automne. Ils sont les premiers qui ont trouvé une méthode de conservation permettant de le faire. Saint-Anicet, 9 août 2023. PIERRE-PAUL POULIN/LE JOURNAL DE MONTRÉAL/AGENCE QMI Photo Pierre-Paul Poulin


 

Ils ont 21 ans, ils sont déjà les plus importants producteurs d’ail au Québec et ils seront les premiers agriculteurs d’ici à tasser les importations en épicerie pour offrir de l’ail de nos champs à l’année.

Leur innovation dans les méthodes de conservation des bulbes d’ail va leur permettre de fournir IGA en continu à partir du 24 août, avec l’objectif annoncé de réduire à zéro les importations de la Chine et de l’Espagne. 

«Ça fait trois ou quatre ans qu’on travaille sur des techniques de conservation. On a voyagé en Europe et on est allés chercher des conseils pour arriver au bon contrôle de l’humidité et de la température et créer une atmosphère bien contrôlée dans l’entreposage», explique Nicolas Taillefer, copropriétaire d’Une Touche d’Ail.

Avec sa conjointe, Karine Fournier, l’agriculteur exploite une superficie de 85 acres en Montérégie, presque trois fois plus que l’an dernier. Le couple a aussi doublé la taille de son entrepôt de Saint-Anicet à 10 000 pieds carrés pour être capable de fournir les IGA de la province.

«Il n’y avait pas de joueur québécois capable de le faire. On était prêts à faire les investissements nécessaires», explique Nicolas Taillefer, qui a achevé la récolte à la fin de juillet.

Karine Fournier et Nicolas Taillefer
Une Touche d'Ail a commencé à collaborer avec Sobeys en 2021 avec ses produits transformés. Photo Pierre-Paul Poulin

L’aventure avec Sobeys a commencé il y a deux ans avec les produits transformés: sauce, purée et pesto d’ail. L’ancienne PDG de Savoura, Marie Gosselin, sous le charme du jeune couple d’agriculteurs, a donné un solide coup de pouce à la mise en marché.

«Les gens sont tellement impressionnés par ce qu’on fait qu’on ne reçoit jamais d’ondes négatives!» confie Karine Fournier.

Entrepreneur à 15 ans

L’histoire d’Une Touche d’Ail a de quoi séduire. Nicolas Taillefer est devenu entrepreneur à 15 ans en plantant 1000 bulbes d’ail sur les terres de son grand-père. Il a vendu toute sa production dans les marchés publics de sa région et a réinvesti ses profits dans la croissance, pour augmenter les superficies cultivées. 

«Au début, j’allais dans cinq marchés par semaine. Mon père venait me reconduire avec mon ail parce qu’à 15 ans, je n’avais pas d’auto. Et je n’avais pas de machine Interac pour faire payer les gens, puisque j’étais mineur», raconte Nicolas avec le sourire.

Il a connu Karine dans leur programme de sports-études à l’école secondaire. Ils sont devenus un couple à 16 ans. Elle est venue l’aider l’été et les fins de semaine. Ils ont poursuivi leur parcours scolaire en sciences de la nature au cégep. Karine est devenue copropriétaire. 

Pour soutenir la croissance de l’entreprise, au moment crucial du partenariat avec IGA, elle a délaissé temporairement ses études en comptabilité à l’université.

Les semaines de travail s’étirent sur de longues heures, car il n’y a aucune sous-traitance dans la fabrication des produits transformés. 

«On travaille, on ne fait que ça. On est ensemble tout le temps et on est tellement passionnés qu’on embarque le monde avec nous», dit Nicolas, qui se fait aussi une fierté de faire pousser l’ail sans pesticides ni herbicides.







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