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Industrie de la construction: François Legault lance une grande séduction pour attirer des travailleurs



SAGUENAY – Après l'opération de recrutement de préposés aux bénéficiaires durant la pandémie, François Legault lancera une formation accélérée et rémunérée afin d’attirer plus de travailleurs qui pourront prêter main forte en construction.  

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Le premier ministre caquiste en a fait l’annonce vendredi au terme du caucus de sa formation en vue de la rentrée parlementaire, à Jonquière. 

En plus du besoin criant pour les écoles, les maisons des aînés et les CPE, de nombreux chantiers seront lancés au Québec au cours des prochaines décennies, fait-il valoir. Son gouvernement prévoit déjà de nombreux projets de transport collectif, mais aussi pour augmenter les capacités d’Hydro-Québec, que ce soit via des barrages, de l’éolien ou la relance de Gentilly-2. 

S’ajoutent à cela les besoins dans le secteur du logement, qui devraient créer un boom dans l’immobilier.

S’il refuse de chiffrer le nombre de personnes à former pour le moment, François Legault décrit un programme accéléré semblable à celui mis en place pour recruter 10 000 préposés aux bénéficiaires durant la pandémie. 

Il s’agirait de formations plus courtes et rémunérées. «Je verrais très bien des formations durant l’hiver [pour] être prêt au printemps prochain avec le plus de monde possible parce qu’il y en a des projets, beaucoup», a déclaré M. Legault. 

Le tout devra être validé avec la Commission de la construction du Québec.

Dans le cas des préposés, ils étaient payés 21$ de l’heure pour suivre la formation. 

Une bonne solution

Pour Joël Chamberland, président de la Ferblanterie Laro D. C, l’approche du gouvernement Legault semble bien adaptée aux besoins des travailleurs. 

«C'est une bonne chose d'accélérer l'accès à l'industrie de la construction parce qu'un bon pourcentage du bassin n'a pas envie de se taper deux ou trois ans d'étude», estime celui qui emploie une vingtaine de personnes à Saint-Augustin-de-Desmaures, dans la Capitale-Nationale.

«Quelqu'un qui veut se réorienter, mais qui a une famille n'a pas nécessairement les moyens d'attendre deux ans chez lui à temps partiel», ajoute-t-il. 

Automne chaud

Par ailleurs, M. Legault a mis la table pour un automne chaud au Québec, marqué par la renégociation des conventions collectives dans le secteur public.

Le syndicat des infirmières, la FIQ, laisse notamment planer une menace de grève. «J’ai quand même certaines inquiétudes sur les perturbations annoncées par certains syndicats qui vont avoir le droit de grève à la fin du mois», a confié le premier ministre. 

Québec offre 11,5% sur 5 ans, soit l’inflation prévue par le ministère des Finances. François Legault assure qu'il ne peut offrir davantage sans creuser le déficit ou hausser le fardeau fiscal des Québécois.  

Du même souffle, il affirme que la FIQ réclame une majoration de 24%. «On n’a pas cette capacité de payer», assure le premier ministre. 

Rappelons que les députés au Salon bleu se sont récemment voté une hausse de salaire de 30% annuellement et que les policiers de la Sûreté du Québec verront leur rémunération bonifiée de 21% sur cinq ans. 

Opposition des maires

Les syndiqués ne seront pas les seuls à réclamer plus de sous à Québec. Les maires et mairesses des grandes villes réclament une révision du pacte fiscal, afin de mieux financer leurs responsabilités croissantes. L’adaptation aux changements climatiques et la lutte à l’itinérance, notamment, grèvent leurs budgets. 

Mais le premier ministre assure là aussi qu’il n’a pas les moyens d’en faire plus. Déjà, son gouvernement a accordé le transfert aux villes d’un point de TVQ. «On peut bien rêver, dans les municipalités, qu’on aimerait avoir un deuxième point de TVQ, mais nous on a besoin de cet argent-là», a-t-il plaidé. 

De son côté, la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, a rectifié le tir après avoir invité les maires, la veille, à «bien gérer» leurs municipalités, plutôt que de réclamer de nouvelles sources de revenus. 

Certaines villes, a-t-elle rappelé en point de presse, n’utilisent pas tous outils fiscaux à leur disposition. «On a tellement de bons maires, de bonnes mairesses, je ne suis pas inquiète du tout, pour la gestion de nos villes», a-t-elle toutefois ajouté. 

-Avec la collaboration de Francis Halin

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