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Legault «géant vert»

Quebec
Photo Stevens LeBlanc


Récemment, on découvrait le côté « géant vert » de Pierre Fitzgibbon, qui plaida – de manière étonnante, mais bienvenue – pour une réduction drastique du parc automobile québécois. 

« Géant vert » : c’est le surnom railleur que François Legault s’amusait à accoler à Philippe Couillard. Ce dernier, en 2015, était revenu du Sommet de Paris avec la foi ardente du converti.

Or, de plus en plus, c’est François Legault qui aime exhiber son côté « vert ». Il le fera aujourd’hui à New York, à l’invitation du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, lors d’un « Sommet sur l’ambition climatique ».

Celui-ci réunira dirigeants d’États, d’organismes et d’entreprises considérés comme des « chefs de file dans la mise en place de mesures crédibles et concrètes visant à atteindre l’objectif de 1,5 degré Celsius de l’Accord de Paris et à apporter la justice climatique aux personnes touchées de plein fouet par la crise climatique ».

Legault y plaidera notamment pour l’élargissement de la Bourse du carbone, à laquelle ne participent pour l’instant que la Californie et le Québec : « Qu’est-ce que les [...] États surtout démocrates [Massachusetts, New York, etc.], qu’est-ce qu’ils attendent pour se joindre à nous ? », a-t-il déclaré en entrevue à Alain Laforest de TVA nouvelles, hier [dimanche].

 

Usine à gaz

Les partis d’oppositions trouveront que cela est insuffisant, évidemment. Ils diront que le premier ministre se contente toujours du minimum.

Mais dans son entrevue avec mon collègue, il y avait une décision concrète de son gouvernement révélant un verdissement.

Il y a 20 ans bientôt, on s’inquiétait, un peu comme aujourd’hui, de manquer d’électricité au Québec. Dans les années 1990, Jacques Parizeau avait mis un holà au développement des grands barrages.

Lorsqu’ils arrivent au pouvoir en 2003, les libéraux de Jean Charest annoncent deux projets de centrale thermique au gaz naturel. La première au Suroît. La seconde à Bécancour.

Le tollé contraindra Québec d’abandonner le premier projet. Mais l’autre démarre. Construite par une entreprise de l’ouest, TransCanada Energy (TCE), l’usine ne servira à peu près jamais en raison des surplus d’électricité.

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Le hic : Hydro s’était engagée, sous peine de lourdes pénalités, à acheter l’électricité pendant une vingtaine d’années à TCE. Coût : 100 millions de $ en moyenne annuellement. Quelque 2 milliards $ sur 20 ans pour zéro mégawatt ! Erreur coûteuse du gouvernement Charest... qui heureusement prendra fin en 2026.

D’ici là l’usine existe, est fonctionnelle. Elle produit un peu de vapeur pour des entreprises, mais pas de « courant ». Or, le parc technologique de Bécancour, qui accueillera des joueurs clés de la fameuse filière batterie, manque d’électricité.

Pourquoi ne pas se servir de l’usine inutile ? Non, a répondu François Legault. Ce que veulent des entreprises qui viennent s’y établir, « c’est de l’énergie propre ». Les temps ont – heureusement – bien changé depuis 2013 où, dans son ouvrage Cap sur un Québec gagnant (2013), le chef caquiste plaidait pour l’exploitation de nos ressources pétrolières et gazières.







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