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Au revoir, Cassini!

Le 15 septembre, après 13 ans à explorer la planète Saturne, l’orbiteur Cassini a plongé dans les abysses de la géante à anneaux.

Première mission à explorer Saturne et ses environs, Cassini-Huygens a été une spectaculaire réussite pour les trois agences qui en sont responsables, soit la NASA, l’Agence spatiale européenne et l’Agence spatiale italienne. Preuve de son succès, alors que la mission était censée se terminer en 2008, elle a plutôt été prolongée à deux reprises, soit de 2008 à 2010, puis de 2010 à 2017.
EN CHIFFRES
294
orbites autour de Saturne
6
nouvelles lunes nommées
2,5 millions
commandes exécutées
635
gigaoctets de données

Retour sur la petite compagnonne de la géante à anneaux.
L’aventure commence!
Après presque 10 ans de conception et de développement, l’orbiteur Cassini et la sonde Huygens décollent à partir d’une fusée Titan IV-Centaur au cap Canaveral le 15 octobre 1997.
Bonjour, voisine!
PHOTO NASA
D’octobre 2000 à mars 2001, les instruments de Cassini se braquent sur la voisine de Saturne, Jupiter. Environ 26 000 images sont relayées, détaillant la géante gazeuse comme jamais auparavant. Il y a même assez d’images pour faire un petit film - en couleurs!
Après 7 ans de transit...
PHOTO NASA
Le 1er juillet 2004, après avoir déjà survolé plusieurs lunes, Cassini-Huygens arrive en orbite autour de Saturne. Pas le temps de chômer: des mesures de la ceinture de radiations sont tout de suite envoyées.
Huygens entre en piste
PHOTO NASA
La sonde Huygens, en veille durant les 7 ans de transit, commence à s’activer dès la fin de 2004. Elle atterrit avec succès sur la lune le 14 janvier 2005. Elle devait explorer la lune Titan durant trois semaines. Or, la communication avec la sonde ne dure que quelques heures. Malgré tout, les informations envoyées s’avèrent intrigantes. Titan présente une météo et une géologie qui rappellent un peu la Terre, avec des lacs, des mers, des rivières et même de la pluie.
Encelade surprend
PHOTO NASA
Alors qu’un des buts principaux de la mission était d’étudier Titan, c’est la lune Encelade qui vole la vedette. Dès février 2005, les mesures surprennent. Grâce à Cassini, les chercheurs y découvrent pas moins de 101 différents geysers de glace et des réservoirs d’eau liquide en dessous d’une épaisse croûte de glace.
De nouveaux anneaux
PHOTO NASA
Le 14 septembre 2006, Cassini se retrouve directement derrière Saturne, alors caché par le Soleil. Le cliché que l’orbiteur renvoie chez nous démontre la présence d’anneaux pratiquement invisibles, très éloignés de la planète.
Méchante tempête!
PHOTO NASA
Le 4 décembre 2010, cette photo d’une tempête géante (s’étalant sur 15 000 km) est prise par Cassini. Cette tempête ne s’est calmée que lorsque la tête a rejoint la queue, en 2013. La tempête a donc encerclé Saturne!
Portrait (partiel) de famille
PHOTO NASA
Le 15 septembre 2011, Cassini arrive à prendre en photo 5 des 62 lunes connues (!) de la géante à anneaux. De gauche à droite, nous voyons Janus, Pandore, Encelade, Mimas et Rhéa.
Coucou la Terre!
PHOTO NASA
Cassini croque un cliché de la Terre, le 19 juillet 2013. Voici ce que nous sommes: un petit point bleu flottant dans le vide.
L’hexagone de Saturne
PHOTO NASA
Cet ouragan géant, cadré par un courant-jet en forme d’hexagone situé au pôle Nord de Saturne, est une présence constante sur Saturne. Des couleurs ont été ajoutées aux différentes longueurs d’ondes pour ce court film.
La dernière image de Cassini
PHOTO NASA
On y voit un gros plan de Saturne, du côté nocturne de la planète, l’endroit même où l’orbiteur a sombré, quelques heures plus tard.
La «Grande finale»
Cette vidéo immersive à 360° révèle ce à quoi a ressemblé la plongée de Cassini. Bien que l’orbiteur aurait pu continuer à envoyer des données, il y avait une mince chance qu’il s’abîme sur Titan ou Encelade. Puisque les chercheurs dans les agences spatiales ne veulent pas «contaminer» ces satellites avec des micro-organismes terrestres, ils ont décidé de mettre fin à la mission en faisant plonger l’orbiteur dans Saturne.
Pas que des photos
On pourrait croire que Cassini n’a fait que prendre de belles photos de Saturne et de ses lunes, or la mission laisse un héritage scientifique extrêmement important. Non seulement elle a permis aux chercheurs d’en connaître davantage sur les types d’environnement dans lesquels la vie peut exister, en plus d’en révéler sur les manières dont le système solaire s’est formé, la longévité même de Cassini a permis (et permet toujours) de mieux planifier les futures missions d’exploration spatiale. Et ça, ce n’est que la pointe de l’iceberg des contributions de cette mission nommée en l’honneur d’un astronome italo-français du 17e siècle.

Merci pour tout, Cassini!