«Aujourd’hui, c’est vite vite vite»: une dame réside dans le même CHSLD où elle a travaillé comme préposée
Une aînée qui a travaillé toute sa vie comme préposée aux bénéficiaires vit désormais dans le CHSLD où elle a terminé sa carrière.
« J’ai aimé ça [le métier de préposée]. Le contact humain, d’être capable de parler avec les gens », lance Huguette Plamondon, qui soufflera bientôt ses 80 bougies. Elle vit depuis deux ans au CHSLD Jean-De La Lande, à Montréal, où elle a aussi travaillé 10 ans dans sa longue carrière de préposée aux bénéficiaires.
L’aînée montréalaise plaide néanmoins pour plus de douceur et moins de presse dans les soins prodigués aux aînés.
Trop pressés
« Aujourd’hui, c’est vite vite vite », remarque Mme Plamondon, trouvant les employés actuels pressés par la tâche à accomplir. « Nous, on avait le temps de parler [avec les résidents] », se souvient-elle.
Cependant, elle s’estime bien placée pour comprendre leurs défis. « Ce n’était pas un métier facile », dit-elle, même à l’époque où la pénurie de main d’œuvre était moins criante.
Mme Plamondon fait preuve de patience si les employés sont polis, mais elle n’hésite pas à être plus exigeante, car elle sait ce que sont de bons soins.
« Il faut prendre le temps, explique-t-elle. Dire ‘’bonjour madame, comment ça va?’’, nous poser des questions. »
Plus de politesse
« J’ai été élevée dans un monde où la politesse était très présente et j’ai toujours gardé ça en tête », fait-elle valoir.
L’ancienne préposée travaillait sur quatre étages, du 7e au 10e, et plus elle montait, plus des résidents étaient « fussy » (pointilleux), lance en riant la Montréalaise, car les gens « importants » vivaient en hauteur. Mais elle réussissait toujours à amadouer les plus difficiles à plaire, poursuit-elle.
Maintenant, c’est elle qui vit au sommet de l’édifice.
La maladie et la vieillesse l’ont ramené au bercail, mais l’endroit « a beaucoup changé » depuis l’époque où elle y travaillait. Le CHSLD Jean-De La Lande héberge 276 résidents et compte environ 300 employés.
Comme le monde est petit, même dans l’un des plus grands CHSLD du Québec, Mme Plamondon a retrouvé à Jean-De La Lande une ancienne collègue, elle aussi une préposée aux bénéficiaires devenue résidente de l’endroit.