Les prix Gémeaux
30 ans en 10 moments marquants
Les prix Gémeaux célèbrent leurs 30 ans dimanche. Pour souligner cet anniversaire, nous avons dressé la liste des 10 moments qui ont marqué les 3 premières décennies du gala, avec l’aide de Patrice Lachance, la directrice générale de l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision.
Les deux premières soirées des prix Gémeaux ont été tenues en février, avant que l’on adopte un calendrier plus automnal. Voilà pourquoi deux éditions du rendez-vous ont été organisées en 1988. «On voulait faire comme les Emmy et être diffusé au début de la saison télé», signale Patrice Lachance. Parlant des Emmy, ils seront également présentés dimanche soir. «Qu’on soit capable d’avoir un gala le même soir que les Américains, ça prouve combien notre industrie et notre star-système sont forts, ajoute Patrice Lachance. Au Canada anglais, ils n’oseraient jamais faire ça.»
Animée par Janette Bertrand, la toute première cérémonie des Gémeaux a couronné les émissions Le temps d’une paix, Poivre et sel et Station-soleil. Six catégories avaient dû être annulées, faute d’inscriptions. «Personne n’avait soumis sa candidature comme Meilleur rôle de soutien féminin», rappelle Patrice Lachance.
Soixante-deux: c’est le nombre de Gémeaux remportés par Guy A. Lepage au cours des 30 dernières années. Le touche-à-tout a non seulement remporté des prix à titre d’animateur (Tout le monde en parle), mais comme producteur, auteur (Un gars, une fille), interprétation humour (Les Bye Bye de RBO) et réalisateur. «Guy A. Lepage, c’est le symbole de notre créativité au Québec», déclare Patrice Lachance.
Normand Brathwaite a animé ses premier prix Gémeaux en 1988. Après une pause de deux ans, le comédien est revenu aux commandes du gala en 1991… pour y rester jusqu’en 2002. Au total, 13 éditions du prestigieux rendez-vous ont porté son empreinte. «Normand a donné une couleur aux Gémeaux, indique Patrice Lachance. Il s’est détaché du modèle traditionnel des galas qu’on connaissait. Il a changé la façon dont on concevait les cérémonies de remise de prix.»
En acceptant de piloter la cérémonie en 2008, Véronique Cloutier a apporté un vent de fraîcheur au gala, qui sortait d’une période trouble. Épaulée par Louis Morissette pour les textes, celle que tout le monde appelle «Véro» a piloté quatre éditions couronnées de succès, tant critique que populaire. Elle était d’ailleurs enceinte de 37 semaines (!) quand elle a animé la cérémonie en 2009. «Véronique a proposé des galas feel-good et festifs, précise Patrice Lachance. Elle a réconcilié beaucoup de gens avec les galas.»
Signe des temps. L’Académie a ajouté une section au gala en 2008: Internet et nouveaux médias. Au départ, une poignée de catégories composait ce volet. Aujourd’hui, cette section rebaptisée Médias numériques compte 11 catégories. Et gageons que son évolution est loin, très loin d’être terminée. «La production web s’enrichit d’année en année», souligne Patrice Lachance.
Minée par plusieurs boycotts (TVA, TQS, Julie Snyder et Fabienne Larouche), la 20e édition des prix Gémeaux avait été diffusée à Canal D en 2005. Animée par Patrick Masbourian, Patricia Paquin et Sophie Prégent, la cérémonie avait adopté une formule similaire aux Golden Globes, ce qui avait permis aux organisateurs de sauver les meubles. «On a persévéré, commente Patrice Lachance. Malgré les obstacles, chaque année, on réussissait à présenter un gala.»
Richard Speer s’était fixé un objectif très clair en prenant la présidence de l’Académie en 2012: rebâtir un consensus au sein d’une industrie divisée. Trois ans plus tard, c’est chose faite. Après avoir entrepris une révision en profondeur des règles entourant le processus de sélection des finalistes, le grand manitou d’Attraction Média, une importante maison de production québécoise, a réussi à convaincre Fabienne Larouche (Aetios), Julie Snyder (Productions J) et TVA Productions, trois poids lourds du milieu télévisuel, de renouer avec l’Académie, redonnant ainsi aux Gémeaux leur lustre d’antan. «Une Académie doit être rassembleuse, indique Patrice Lachance. Ce que Richard a fait représente beaucoup pour nous.»
Plusieurs grosses pointures du milieu ont reçu le Grand prix de l’Académie depuis sa création en 1989. Parmi celles-ci, citons Frédéric Back, Bernard Derome, Jean Bissonnette, Denise Filiatrault et Dominique Michel, Guy Fournier, Guy Latraverse et Gilles Latulippe. L’hommage rendu à Claude Robinson en 2014 a frappé l’imaginaire. «Tous ceux qu’on a appelés pour participer au numéro nous ont dit oui sans hésiter», se souvient Patrice Lachance.
Certes, la 30e édition des Gémeaux n’a pas encore eu lieu, mais on considère d’ores et déjà cette soirée comme une étape marquante de l’histoire du gala, surtout avec les hauts et les bas des dernières années. «Avec les nouvelles règles du CRTC, la multiplication des plateformes de diffusion, les modèles d’affaires qui changent… C’est important d’avoir une industrie forte, qui travaille ensemble, dit Patrice Lachance. Les Gémeaux ont traversé leur crise d’adolescence et sont toujours présents, 30 ans plus tard. C’est quelque chose.»
Les 30es prix Gémeaux dimanche soir dès 20 h à ICI Radio-Canada Télé. Une émission tapis rouge animée par Herby Moreau et Claudine Prévost précédera la cérémonie à 19 h 30.
Deux choix de thèmes s’offraient à Véronique Cloutier et Éric Salvail cette année aux Gémeaux : la nostalgie (la cérémonie fête son 30e anniversaire) ou encore la réconciliation (les productions de Julie Snyder, Fabienne Larouche et TVA reviennent dans le giron du gala après une décennie de boycottage). Dans les rencontres préparatoires, les deux animateurs ont préféré la seconde option.
«On veut souligner le retour des gens qui n’avaient pas envie de participer au cours des dernières années, déclare Véronique Cloutier. Maintenant que les règles ont été revues et que tout le monde est content, pour Éric et moi, c’est du bonbon d’animer cette édition. La chicane est finie. Notre terrain de jeu est encore plus grand.»
Les deux maîtres de cérémonie promettent de ratisser large dans leur numéro d’ouverture… tout en respectant – bien évidemment – les paramètres d’un gala comme celui des Gémeaux. Un protocole somme toute strict auquel Éric Salvail était peu habitué.
«Dans mon talk-show à V, on fait nos topos et personne ne vérifie nos textes, explique l’animateur. Aux Gémeaux, c’est plus officiel: l’Académie et Radio-Canada doivent approuver nos textes. C’est plus lourd, mais c’est normal. On évite ainsi d’accorder une plus grande importance à certaines personnes et moins à d’autres. C’est une question de dosage. Oui, on peut dire: “Vive Fabienne et Julie!” Mais il ne faut pas oublier les 100 autres Fabienne et Julie qui sont là depuis longtemps et qui font des shows tout aussi populaires.»
«Faire un gala, ça demeure compliqué, ajoute Véronique Cloutier, qui revient aux commandes des Gémeaux après une pause de quatre ans. C’est prestigieux et gratifiant, mais ça demande beaucoup, beaucoup de travail. Il faut plaire à ben du monde. Ça rend la machine un peu lourde, mais cette année, le plaisir prend le dessus. On ne s’est pas arraché les cheveux, ce qui est arrivé quand j’ai quitté en 2011.»
Une première
Aussi étonnant que cela puisse paraître, Véronique Cloutier et Éric Salvail n’avaient jamais travaillé ensemble avant d’accepter de partager les rênes des 30es prix Gémeaux. Certes, les deux chouchous du public se croisaient régulièrement sur différents plateaux de télévision, mais entre échanger quelques blagues devant les caméras et monter un gala de toutes pièces sous les néons du deuxième sous-sol de Radio-Canada, la différence est énorme.
Heureusement, la chimie semble avoir opéré en coulisse.
«Ça marche, confirme Éric Salvail. Je suis content, parce que j’avais une petite crainte au départ. On est deux têtes d’affiche, deux personnalités fortes… Comment ça allait se passer? Mais en bout de ligne, c’est un charme.»
«Éric est extrêmement travaillant, dit Véronique Cloutier. Mais il doute beaucoup. Il n’est jamais satisfait… ou presque. Avec lui, c’est toujours: «Qu’est-ce qu’on pourrait faire de plus?» Qu’est-ce qu’on pourrait faire de mieux?» C’est une qualité parce qu’il ne tient rien pour acquis, il cherche toujours le meilleur.»
Véronique Cloutier et Éric Salvail aiment la télévision. Ils aiment en faire, mais ils aiment aussi la regarder. Pour marquer les 30 ans des Gémeaux, nous leur avons demandé de puiser dans leurs souvenirs du petit écran.
Le personnage fictif qui t’a le plus marqué?
Jean-Paul Belleau dans Les dames de cœur. J’étais très jeune quand ça passait. Découvrir que des hommes comme ça pouvaient exister, je n’en revenais juste pas!
Le moment télé qui t’a fait le plus pleurer?
Le discours de remerciements d’Antoine Bertrand aux Jutra en 2014. Il avait enterré sa mère le jour même. J’étais déjà très émue du fait qu’il avait gagné pour Louis Cyr, un excellent film. Mais je savais toute la charge émotive qui l’habitait ce soir-là. J’ai pleuré tout le long à chaudes larmes. Les émissions de Chantal Lacroix me tuent aussi, comme Donnez au suivant et On efface et on recommence. Je pleure comme une folle! Je manque de Kleenex chaque fois.
Ton plaisir le plus coupable?
J’aime beaucoup tout ce qui est Accros aux coupons rabais, Mon étrange dépendance… Toutes les émissions qui nous montrent des affaires incroyables. Ça me divertit beaucoup. Je peux passer une demi-heure – le cerveau à off – à dire: «Ben voyons?!» Ça me fait décrocher. Vraiment.
Ton plus gros éclat de rire?
Chez nous, Xavier Dolan aux Appendices, c’est un grand classique. Mes enfants chantent Michel a soif continuellement. On est très, très fans.
La série incontournable que tu n’as jamais vue?
J’ai raté plein de séries primées aux Gémeaux au cours des dernières années, comme Vertiges à Séries+. Je m’en veux parce qu’il paraît que c’est fabuleux. Mais mon grand regret, c’est d’avoir manqué Musée Éden, parce qu’il paraît que c’était grandiose et parce que mon amie Mariloup Wolfe est super fière de cette série!
Ta Marina Orsini préférée : Émilie Bordeleau, Suzie Lambert ou Shehaweh?
C’est une question difficile, mais je dois dire Suzie Lambert, suivie de très près par Émilie Bordeleau.
Ton Marc Labrèche préféré : Le prof Bof, Rénald Paré ou Bret Montgomery?
Bret dans Le cœur a ses raisons. Mais Marc animateur. Marc en Monique Jérôme-Forget avec sa sacoche, c’est malade!
Ta chanson thème préférée?
Celle d’Épopée rock… suivie de près par Garden party. Je n’en manquais pas un. Je voulais toujours voir comment Michèle Richard était habillée.
Une série dans laquelle tu aurais voulu jouer un rôle?
Chambres en ville. C’était mon téléroman préféré. Je me voyais tellement là-dedans. J’aurais voulu jouer une amie de Lola. Je l’aimais tellement!
Ton émission pour enfant fétiche?
Monsieur Tranquille. C’était Roger Giguère qui faisait une marionnette. Je venais folle raide quand ça jouait. Et bien évidemment, j’ai beaucoup aimé Passe-Partout.
Ton émission de variétés préférée?
RSVP. C’était des choses qu’on voyait seulement aux États-Unis: des costumes, des chorégraphies, des effets spéciaux glamour… C’était nouveau pour l’époque. J’apprenais les mouvements de danse par cœur! J’ai toujours adoré les galas aussi. Plus jeune, je jouais à faire des galas dans mon sous-sol. Le lutrin, c’était une planche à repasser, pis je prenais les trophées de golf de mon père. J’animais et je gagnais les prix!
Ton quiz favori?
Fais-moi un dessin.
Ta série de fiction préférée?
Je dois dire Lance et compte. C’est celle qui m’a le plus marquée. Je l’ai suivie plusieurs années. Les personnages m’habitaient. Quand Marc Gagnon laissait Suzie, je pleurais avec elle.
Le personnage fictif qui t’a le plus marqué?
Rénald Paré dans La petite vie. Je connais presque toutes ses répliques par cœur! Après L’enfer c’est nous autres, c’était ma deuxième job comme animateur de foule. Je braillais après chacun des épisodes tellement je vivais de grandes émotions. Encore aujourd’hui, j’adore La petite vie. Il m’arrive d’écouter 10 épisodes en ligne!
La série incontournable que tu n’as jamais vue?
Je n’ai malheureusement pas vu Minuit, le soir. Je regarde beaucoup moins la télé qu’avant. Ça m’attriste. J’ai mon enregistreur à spin!
Le moment télé qui t’a fait le plus pleurer?
Le dernier épisode de Nouvelle adresse, au printemps. J’étais tout seul au chalet un samedi soir. Je l’ai regardé deux fois en ligne. Je n’ai jamais braillé de même en regardant la télé… J’avais déjà vécu cela au cinéma en regardant le film A Beautiful Mind, parce que mon père vivait exactement cela: il était atteint d’une démence à ce moment-là. Il avait fallu que je marche en sortant du cinéma parce que j’étais incapable de conduire! Nouvelle adresse, c’était un peu comme ça. C’était joué et écrit de façon magistrale.
Ton plus gros éclat de rire?
Je sais que c’est moi qui anime… c’est épouvantable… mais dans Les recettes pompettes. Les invités me font crouler de rire. Lise Dion… Claude Legault qui était fou raide... Louis Morissette qui voit arriver Sœur Angèle, pis qui l’appelle «M’me Chose»! Je ris à haute voix régulièrement.
Ta Marina Orsini préférée : Émilie Bordeleau, Suzie Lambert ou Shehaweh?
Marina est une amie dans la vie. Celle qu’on va le plus aimer, c’est celle de son nouveau show à Radio-Canada. Elle est écœurante.
Ta chanson thème préférée?
Garden party! Je n’ai jamais raté une émission. Je les enregistrais sur VHS. J’étais p’tit gros à Sorel dans ce temps-là.
Ton quiz préféré?
J’aimais beaucoup Fais-moi un dessin. J’y ai d’ailleurs participé. J’ai gagné un set de chambre à coucher en mélamine. Je voulais être Yves Corbeil. C’est une émission qui avait une folie bon enfant.
Ton émission pour enfant fétiche?
Marie Quat’Poches et Grujot et Délicat.
Une série dans laquelle tu aurais voulu jouer un rôle?
La vie, la vie. C’est une série qui m’a beaucoup marqué. J’habitais sur le Plateau Mont-Royal en ce temps-là. J’aurais fait n’importe quoi pour jouer là-dedans. Cela dit, on m’a déjà appelé pour être un infirmier dans La promesse. On m’aurait vu dans un épisode avec mon plateau dans une cafétéria. Un genre de troisième rôle quasi muet. C’était une drôle d’idée… Fabienne (Larouche) m’a aussi offert un rôle dans Virginie. On m’aurait vu pendant deux semaines, mais TVA n’avait pas voulu.
Ta série de fiction préférée?
L’héritage. Je ne sortais pas de chez moi quand ça passait. Je regardais chacun des épisodes en direct. Je ne voulais pas être dérangé.
Pas moins de 16 trophées seront remis dimanche soir aux Gémeaux. Voici les coups de cœur et prédictions des journalistes télé du Journal. S’en sortiront-ils avec une bonne moyenne au bâton?
Céline Bonnier Un sur 2
Julie Le Breton Les beaux malaises ♥✖♥✖
Sophie Desmarais Mon ex à moi
Anne Dorval Les Parent
Anick Lemay Toi et moi
Raphaël Grenier-Benoit Les Parent
Claude Legault Un sur 2
Martin Matte Les beaux malaises ♥✖✖
Rémi-Pierre Paquin La théorie du K.O. ♥
Martin Petit Les pêcheurs
Julie Le Breton Toute la vérité
Hélène Florent Toute la vérité
Marianne Fortier Le berceau des anges
Macha Grenon Nouvelle adresse ✖♥✖
Fanny Mallette Mensonges ♥
Réal Bossé 19-2 ♥✖
Éric Bruneau Mensonges
Claude Legault 19-2 ✖♥
Sylvain Marcel Mensonges
Émile Proulx-Cloutier Toute la vérité
Marie-Thérèse Fortin Mémoires vives
Sophie Lorain Au secours de Béatrice
Maxim Roy O’
Marie Tifo O’
Guylaine Tremblay Unité 9 ♥✖♥✖
Gabriel Arcand Au secours de Béatrice ✖
Denis Bernard Yamaska
Stéphane Demers O’ ♥
Guy Nadon O’ ✖
François Papineau Unité 9 ♥
Catherine Brunet Le chalet ♥
Marie-Christine Lê-Huu Toc toc toc
Éric Paulhus Les Argonautes ♥
Antoine Pilon Le chalet ✖✖
Anie Richer Motel monstre
Alexandre Barrette Taxi payant
Guy Jodoin Le tricheur ♥
Patrice L’Ecuyer Des squelettes dans le placard ✖♥✖
Chantal Lacroix Maigrir pour gagner : Le défi du Québec
Nicolas Ouellet Pense vite !
Jean-René Dufort Infoman
Louis-José Houde Gala ADISQ
Patrice L’Ecuyer Prière de ne pas envoyer de fleurs
Charles Lafortune Gala Artis ♥✖✖
Éric Salvail Les recettes pompettes ♥
Marie-France Bazzo Bazzo TV
Benoît Dutrizac et Richard Martineau Les francs-tireurs ♥♥
Alain Gravel Enquête ✖✖
Patrick Lagacé et Jean-Philippe Wauthier Deux hommes en or
Jean-Luc Mongrain Indemnes
Stéphan Bureau Les grandes entrevues
Christiane Charette 125, Marie-Anne ♥
Michel Drucker et Julie Snyder L’été indien
Guy A. Lepage Tout le monde en parle ✖✖
Éric Salvail En mode Salvail ♥
Belle et bum
Ce soir tout est permis ✖
En direct de l’univers ♥♥
La Voix ✖
Les recettes pompettes
Sur invitation seulement
La théorie du K.O.
Les beaux malaises ♥✖♥✖
Les Parent
Les pêcheurs
Un sur 2
30 Vies ♥✖♥✖
En thérapie
19-2 ✖
Le berceau des anges
Mensonges
Nouvelle adresse ♥♥✖
Toute la vérité
Au secours de Béatrice
Mémoires vives
O’
Unité 9 ♥✖♥✖
Yamaska