LA FIN d’une année de silence
De Ginette à Céline en passant par Dufresne et Charlebois, le parolier Luc Plamondon a prêté sa plume aux plus grands interprètes de la francophonie au cours des 45 dernières années. Avec 91 succès ayant atteint les palmarès, dont 75 en position de tête, le compositeur se dit comblé du travail qu’il a accompli depuis sa toute première chanson, Dans ma Camaro.
J’ai écrit ma première chanson en 1970, Dans ma Camaro, et j’ai reçu par la suite un coup de fil de Monique Leyrac, qui me demandait de lui faire des chansons pour un concert avec l’OSM. Ç’a été ma première grande commande et ensuite Renée Claude, Diane Dufresne, etc. Ce sont les interprètes qui sont venus vers moi. Au début, il n’y avait que des femmes qui m’appelaient, parce qu’elles voulaient toutes des chansons comme Diane Dufresne. J’étais devenu le parolier des chanteuses. Mais après Starmania, les gars se sont mis à me demander des chansons. comme Julien Clerc, Charlebois, etc.

Dans les années 70, j’ai écrit pour la plus intello comme la plus populo. J’écrivais pour tous les artistes de tous les horizons, mais au travers de tout ça, il y avait Diane Dufresne, ma muse, mon interprète fétiche, pour qui j’ai écrit 75 chansons.
J’ai écrit environ 300 chansons, plus une centaine à l’intérieur des comédies musicales, donc aux alentours de 400 chansons au total. Ça fait environ 10 par année.
«Le monde est stone. C’est la première chanson de Starmania, celle qui a fait que la comédie musicale est née. Les gens pensent souvent que j’étais en peine d’amour lorsque je l’ai écrite, mais pourtant non, j’étais en amour, étendu au bord d’une piscine sur la Côte d’Azur et ça m’est venu.»
Le métier de parolier, tel que je l’ai connu, était fantastique, parce qu’on travaillait directement avec l’interprète. Ils venaient chez moi, chanter au piano. Les chanteurs choisissaient leurs chansons, ils décidaient ce qu’ils allaient chanter, mais aujourd’hui, ce sont les maisons de disques (surtout en France) qui décident ce que le chanteur chante. Ce n’est plus drôle de faire ce métier. Ils font tout pour éviter que les auteurs rencontrent les interprètes. C’est triste!
J’étais assis à côté de Gilles Vigneault l’autre soir et il m’a demandé ce que je pensais de la nouvelle chanson québécoise. Je lui ai dit que je trouvais qu’il n’y avait plus beaucoup de mélodies et il m’a répondu qu’il n’y avait pas beaucoup de texte non plus. C’est vrai : où sont les histoires? Il n’y a plus d’histoires… les jeunes chantent leurs états d’âme maintenant.
Oui! J’ai une autre comédie musicale en préparation pour 2017, alors il me reste encore un an pour finir de l’écrire.
Non, je ne sais pas écrire de la prose, je n’écris qu’en vers et en rimes. D’ailleurs, j’ai calculé que j’avais écrit en moyenne deux vers par jour et j’en ai probablement pris plus que ça…
Cinq chanteurs de talent incarnent les plus grands succès de Luc Plamondon. Voici quelques notes sur chacun d’eux.
Brigitte Boisjoli

- 32 ans
- S’est fait connaître lors de son passage à Star Académie en 2009
- A sorti deux albums : Fruits défendus (2011), Sans regret (2014)
«Elle est une interprète brillante. Elle mord dans le texte, elle l’habite et nous le fait vivre. Elle est extrêmement polyvalente aussi, elle chante Ziggy et les gens ont les larmes aux yeux, mais quand elle chante Oxygène, je vous jure que ça déménage.»
Marie-Ève Janvier

- 30 ans
- Chanteuse et animatrice de l’émission L’Amour est dans le pré
- Forme un duo musical avec son compagnon de vie, Jean-François Breau
«Elle a une super diction et une voix qui a grandi de façon incroyable. Elle a une voix fluide. Elle chante Vivre de Notre-Dame de Paris et c’est une des plus belles interprétations que j’ai entendues de cette chanson… et on en a eu des Esmeralda!»
Jean-François Breau
- 37 ans
- Auteur-compositeur-interprète d’origine acadienne
- Forme un duo musical avec sa compagne de vie, Marie-Ève Janvier
«C’est un vrai showman, un boute-en-train, un entertainer de fort calibre. Quand il chante J’t’aime comme un fou, les gens se lèvent. Et il a aussi beaucoup d’humanité dans sa voix, beaucoup d’émotion.»
Martin Giroux

- 36 ans
- S’est fait connaître lors de son passage à Star Académie en 2004
- Possède trois albums solos et est l’interprète du succès radiophonique J’t’aimerai encore
«C’est un spécimen vocal extraordinaire. Il est très polyvalent, il peut tout chanter»
Johanne Blouin

- 59 ans
- S’est fait remarquer en 1980 dans la version québécoise de Starmania, alors qu’elle remplaçait France Castel
- Possède 18 albums solos à son actif
«C’est une des plus grandes chanteuses vivantes!»
Lors du spectacle Plamondon, les amateurs pourront entendre leurs chansons préférées du parolier. Voici onze de ses succès les plus connus.
Dans ma Camaro
Premier succès de Luc Plamondon, sur une musique d’André Gagnon. Popularisé par le chanteur Steve Fiset en 1970.
J’ai rencontré l’homme de ma vie
Chanson de Luc Plamondon et François Cousineau, lancée en 1972 sur l’album Tiens-toé bien, j’arrive! de Diane Dufresne.
Le blues du businessman
Chanson de Luc Plamondon et Michel Berger, figurant dans la comédie musicale Starmania et sortie en 1978. Son interprète d’origine est Claude Dubois, alias Zéro Janvier.
Oxygène
Chanson de Luc Plamondon et Germain Gauthier, lancée en 1982 sur l’album Turbulences de Diane Dufresne. Cette pièce sera le dernier grand succès de Plamondon écrit pour la diva.
J’t’aime comme un fou
Chanson de Luc Plamondon et Robert Charlebois, popularisée sur l’album portant le même titre (1983).
Cœur de rocker
Chanson écrite et composée par Luc Plamondon et le chanteur français Julien Clerc. Sortie en 1983.
Pour une histoire d’un soir
Chanson de Luc Plamondon et Mark Baker, interprétée par Marie-Denise Pelletier sur son deuxième album, À l’état pur (1987).
L’Amour existe encore
Chanson de Luc Plamondon et Richard Cocciante lancée sur le 11e album de Céline Dion, Dion chante Plamondon (1991). Depuis sa sortie, cet album s’est vendu à plus de 2 millions d’exemplaires dans le monde.
Je t’oublierai, je t’oublierai
Chanson de Luc Plamondon et Richard Cocciante interprétée par Isabelle Boulay et publicisée en 1998.
Belle
Chanson de Luc Plamondon et Richard Cocciante aisant partie de la comédie Notre-Dame de Paris et interprétée par Garou, Daniel Lavoie et Patrick Fiori, en 1998. Il existe une version anglaise de la chanson, ainsi qu’une traduction en russe, en italien et en espagnol.